Restauration écologique de la pointe du Banc-de-Pêche de Paspébiac

La pointe du Banc-de-Pêche de Paspébiac.  Photo: Ville de Paspébiac

Le Banc-de-Pêche de Paspébiac constitue un environnement unique où histoire, industrie, villégiature, loisirs et environnement naturel cohabitent sous influence européenne depuis plus de 250 ans. Sa pointe est un écosystème dynamique où un camping municipal a été installé au cours des 20 dernières années. Suite à des événements naturels et à l’intervention humaine, la terrasse et la haute plage du site ont été remblayées, remaniées et étaient alors dépourvues de la protection que la végétation naturelle leur procurait. Le secteur naturel, principalement en front de mer vis-à-vis du camping, avait été grandement modifié par les activités humaines de villégiature. Une restauration des fonctions écologiques et paysagères du rivage au sud-est du Camping Paspébiac-sur-mer a été réalisée par la revégétalisation et la stabilisation de la terrasse habitée et de la haute plage. Plusieurs espaces de camping ont été déplacés vers la terre et des sentiers d’accès à la plage ont été aménagés. Une campagne de sensibilisation des villégiateurs a été menée afin que tous puissent contribuer au succès du projet.

Urbaniste impliqué

Simon Carrothers, no. 1869

Organisation ayant mené le projet

Ville de Paspébiac

5, boul. Gérard-D.-Levesque Est

Paspébiac, QC, G0C2K0

Canada

Carte

Partenaires

Christian Besnier

Photos

La promenade de la Grave de Percé

La promenade de la Grave de Percé.  Photo: Ville de Percé

Depuis le début des années 2000, Percé est témoin du processus des changements climatiques. Le couvert de glace est graduellement disparu ce qui a permis une accélération de l’érosion côtière due aux tempêtes, aux vagues et vents de plus en plus forts. Ces facteurs ont contribué de façon irréversible à la destruction de la promenade et de la côte, menaçant plusieurs bâtiments historiques. En janvier 2017, le gouvernement du Québec accorde une aide exceptionnelle pour procéder aux travaux de réfection.

Le projet est une réussite de restauration côtière durable et de réfection d’infrastructures récréotouristiques, respectueuse des aspirations locales, du paysage et des valeurs du milieu. Réalisé en un temps record de 18 mois, le projet a intégré un processus de consultation publique et de design évolutif continu. Aujourd’hui, le site a été adopté par la population régionale comme le lieu de rencontre et sert d’exemple comme un des premiers projets canadiens d’adaptation côtière aux impacts des changements climatiques selon une approche durable de recharge de plage s’intégrant harmonieusement au littoral.

AECOM a œuvré avec la Ville de Percé et l’équipe pluridisciplinaire dès le début du mandat, et a participé aux consultations publiques par des présentations à l’aide de croquis, plans et simulations visuelles. Outre une approche créative de berges naturelles et d’un design durable, les architectes paysagistes ont su capter l’esprit du lieu et les valeurs gaspésiennes par des référents culturels permettant aux résidents de se reconnaitre dans leur promenade.

Terminée à l’été 2018 au coût de près de $ 20 millions, la promenade de la Grave s’appuie sur une technique de recharge de plage qui a nécessité plus de 9300 voyages de galets et de pierres permettant de recréer un paysage côtier durable.

Terminée à l’été 2018 au coût de près de $ 20 millions, la promenade de la Grave s’appuie sur une technique de recharge de plage qui a nécessité plus de 9300 voyages de galets et de pierres permettant de recréer un paysage côtier durable.

La plage réhabilitée, la végétalisation de la rive avec des espèces indigènes, la promenade de bois intégrant plusieurs placettes de contemplation et la création de deux espaces publics ont contribué à réanimer le site. Des « bancs mémoires », des panneaux de photos historiques, un rappel des pêches et du contexte maritime intégré dans la signalisation, une ligne de brumisateurs qui recrée les matinées maritimes et l’éclairage contrôlé des lieux sont toutes des interventions caractérisant un design sensible en respect de l’unicité du paysage et en conformité aux valeurs percéennes.

Le projet est récipiendaire de quatre prix distinctifs.

Urbaniste impliqué

Serge Poitras, no. 566

Lisa-Marie Gagnon, no. 1234

Concepteur des aménagements

AECOM Consultants Inc.

85, rue Sainte-Catherine Ouest

Montreal, Québec H2X 3P4

Canada

Carte

Maîtres d’oeuvre du projet

  • Ville de Percé
  • Lisa-Marie Gagnon
  • Ghislain Pitre, Directeur du service d’aménagement et d’urbanisme
  • Félix Caron, directeur général

Partenaires

  • Ville de Percé
  • Tetra Tech – Ingénierie et direction de projet
  • Équipe AECOM
  • Jean-François Rolland, architecte paysagiste
  • Aline Gravel, architecte paysagiste
  • Alexandre Parent, architecte paysagiste

Photos

La planification par bassins versants de Wentworth-Nord

QUAND L’URBANISME RESPECTE LA CAPACITÉ DE L’ÉCOSYSTÈME
© Municipalité de Wentworth-Nord

Lorsque la municipalité de Wentworth-Nord dans les Laurentides a décidé de réviser ses outils d’urbanisme, la population a montré son intérêt pour les aspects environnementaux. En tant que municipalité de villégiature dans un cadre naturel, les lacs font partie intégrante du paysage. La majorité des habitations sont implantées en bord de lac et ont pour beaucoup été construites avant l’entrée en vigueur des réglementations de protection environnementale. Par l’artificialisation du terrain et les activités de loisir, une pression pèse directement sur les lacs. Pour traiter cet enjeu, la municipalité a décidé de rénover ses outils en planifiant autour des bassins versants. Le but étant de mieux contrôler la santé des lacs par rapport aux nuisances humaines créées par les habitations et les activités en bordure de lac.

Vers une planification respectant la logique des écosystèmes

La gestion par bassins versants consiste à appliquer une réglementation particulière par zone centrée autour du lac recevant les eaux de ruissellement du bassin. Cette vision diffère de l’approche habituelle qui centre la planification autour d’un établissement humain (ville, village). La municipalité a donc commencé par inventorier et classifier les lacs majeurs sur son territoire selon l’état de santé de chacun. En suivant cette catégorisation, une densité maximale a été établie de façon à protéger les lacs sensibles. Selon la municipalité, aucune étude n’a établi la densité d’habitation à préconiser selon l’état trophique d’un lac. Pour pallier le problème et planifier de façon efficace, elle a créé des critères associés à des conditions types de lac, modulés en fonction de l’occupation actuelle. Une fois cet exercice fait, la municipalité a traduit dans son règlement de zonage sa planification par bassins versants en créant un nouvel usage : « habitation-bassin versant ». Pour une petite municipalité ayant un large territoire dédié à la villégiature, où les activités récréatives mettent une certaine pression environnementale sur les plans et cours d’eau, cette façon de planifier le territoire permet de diminuer l’impact du développement humain sur les lacs les plus vulnérables.

Ce projet se démarque par son approche unique proposant de centrer la planification sur les systèmes naturels à protéger plutôt que sur les systèmes humains dont il faut encadrer le développement.

CONTACT

Emmanuel Farmer, urbaniste
Directeur du service de l’urbanisme de la municipalité de Wentworth-Nord

Plan et règlements d’urbanisme de Lac-Supérieur

OPTIMISER LA VILLÉGIATURE AU BÉNÉFICE DES PAYSAGES ET DE LA BIODIVERSITÉ

© Stéphanie Rocher, Atelier urbain.

Le plan et les règlements d’urbanisme de la municipalité de Lac-Supérieur adoptés en 2015 avaient comme objectifs d’assurer des retombées bénéfiques du développement immobilier, tant sur le plan fiscal qu’environnemental et urbanistique, afin de limiter le grignotement du territoire, de préserver les milieux naturels d’importance et de rationaliser les dépenses, ce qui n’a pas été le cas durant les dernières décennies.  Pour y parvenir, les concepts de Growing Greener et des Form-Based Codes ont été utilisés, mais réinterprétés dans un contexte de villégiature.

L’analyse du territoire a d’abord fait ressortir que 41,5 % du budget était alloué à la voirie et qu’il y avait, sur le réseau de rues existant, un potentiel d’implantation de 1040 habitations. Ces données ont fait prendre conscience à tous de l’importance d’optimiser les rues existantes avant d’en créer de nouvelles.

Le Form-Based Codes et le Growing Greener à la base d’une réglementation innovante

Les délimitations des bassins versants ont conditionné le découpage du plan de zonage afin d’adopter une planification écosystémique et de consolider le développement immobilier dans les secteurs déjà construits. Le développement en grappes et sur les rues existantes a été privilégié, de façon à concentrer spatialement le cadre bâti, tout en en sauvegardant le maximum d’espaces naturels dans leur intégrité, permettant ainsi leur mise en valeur paysagère et récréative pour l’ensemble de la communauté.

Aussi, une typologie de l’environnement bâti et naturel de la municipalité a servi à établir les affectations en s’inspirant de la méthodologie des « transects » des Form-Based Codes. Une hiérarchisation des autorisations de lotissement de rue a été élaborée en utilisant les outils normatifs et discrétionnaires, dont les plans d’aménagement d’ensemble (PAE) et les plans d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA), de manière à favoriser les nouveaux quartiers dans les affectations plus urbanisées et à restreindre dans celles plus naturelles. La typologie et la hiérarchisation proposées s’avèrent une stratégie de gestion de l’urbanisation souple qui permet à chacun d’envisager le développement de son terrain dans la mesure où les objectifs de préservation et d’optimisation associés à son affectation sont atteints.

La MRC des Laurentides, qui révise actuellement son schéma, s’inspire de la planification et des outils réglementaires de Lac-Supérieur pour développer de nouvelles méthodes de gestion du territoire au bénéfice de l’ensemble de la MRC.

CONTACT
Audrey Desjardins
Directrice du Service de l’urbanisme et de l’environnement, Municipalité de Lac-Supérieur