Politique du patrimoine culturel de Drumondville

Une politique comme outil concret d’appropriation du patrimoine  (Dans  «2021-2022, Compilation, Projets novateurs en urbanisme, RU, Relève en urbanisme»

La démarche pour la mise en place d’une politique du patrimoine culturel à Drummondville a débuté par la réalisation d’un état de situation. Ce diagnostic a permis de bien comprendre la situation actuelle et ce qui avait été fait dans le passé ; bref, de savoir d’où l’on part.

Ayant adopté la Politique du patrimoine culturel en 2021, la Ville prévoit ensuite, en 2022, adopter un plan d’action (s’étendant sur un horizon de dix ans) pour assurer l’opérationnalisation de cette politique.

Celle-ci aidera à préserver le patrimoine dans les affaires courantes de la Ville, notamment lors du redéveloppement de grands sites industriels désaffectés en prenant en compte tous leurs aspects patrimoniaux. Cela dans un esprit de reconstruction de la ville sur elle-même.

L’objectif premier de cette politique était qu’elle devienne un outil de première ligne pour valoriser le patrimoine au sein même des services municipaux et auprès des citoyens. La Ville de Drummondville a travaillé en ce sens en collaboration avec Hélène Laperrière, une consultante.  

Ainsi, bien que la Politique soit un document réglementaire, celui-ci inclut des illustrations des territoires d’intérêts significatifs – et ce, en patrimoine immobilier, mobilier et immatériel (par exemple des savoir-faire ou des traditions. C’est là un des aspects innovants du projet. En effet, contrairement aux textes classiques, cet élément a permis aux professionnels, aux élus ainsi qu’aux citoyens de s’approprier davantage la Politique et de voir même à l’opérationnaliser.

La démarche entourant cette politique a aussi facilité la mise en place de nouveaux partenariats. Ainsi, la Ville de Drummondville et le Village québécois d’antan se sont unis pour déployer des activités liées à l’interprétation du patrimoine immatériel, celui-ci étant le moins connu.

Le comité de sélection RU a particulièrement apprécié la forme de la Politique : synthétique, très visuelle et pratique, et misant sur l’intelligibilité du document. Cette politique va au-delà de la simple mise en valeur historique en apportant différents points de vue sur ce qui est ou pourrait devenir du patrimoine. De plus, elle rend plus accessible ces définitions et les moyens à mettre en œuvre pour préserver le patrimoine. Finalement, la démarche de création de la Politique a inclus diverses parties prenantes – les citoyens, les services municipaux et divers partenaires –, ce qui a facilité leur compréhension et leur appropriation.

Défis, retombées et enseignements – compléments d’information à la Compilation 2021-2022

Tel que mentionné,  dans l’esprit du développement durable et d’une transition sociale et écologique, la politique vise également à ce que le patrimoine paysager soit dorénavant systématiquement pris en compte dans tout projet de développement de nature publique ou privée (cartographie de référence). Le redéploiement des activités du Village québécois d’antan vers l’interprétation de toutes les formes du patrimoine immatériel peut également servir d’exemple pour des activités similaires ailleurs au Québec.  La politique permet également de rendre le patrimoine plus accessible faisant le pari que seront évités des démolitions inutiles, des projets peu sensibles aux paysages ou encore des permis et certificats émis sans considération envers le patrimoine, bâti ou autres. Soit une meilleure prise de conscience de l’inutilité de démolir pour remplacer par des matériaux ou composantes de moindre qualité et durabilité des éléments patrimoniaux de grande qualité.

Urbaniste(s) impliqué(s) et autres ressources

Hélène Laperrière, urb., Ph.D., permis 326

Organismes ayant mené le projet

Ville de Drummondville

Documents

Politique de développement durable: Empreinte d’avenir, l’héritage de demain?

Politique de développement durable: Empreinte d’avenir, l’héritage de demain

Contexte et démarche (juin 2019 à juillet 2020, adoption juin 2021)

Le développement d’une politique et d’un plan d’action en développement durable est un projet phare de la planification stratégique de la Ville de Sainte-Catherine.

5 objectifs de travail ont guidé la démarche :

  • une politique citoyenne, élaborée avec la communauté;
  • un cadre de référence regroupant les actions des différentes politiques sociales selon le développement durable;
  • des services municipaux ambassadeurs du développement durable;
  • une équipe de travail multidisciplinaire co-dirigée par les services de l’aménagement et des loisirs et accompagné par le service des communications.
  • une politique appuyée sur 4 piliers du développement durable, selon la déclaration universelle de l’UNESCO qui définit la culture tel un pilier à part entière .

Pour les quatre piliers retenus pour la démarche, la ville a eu recours à quatre experts dans leur domaine soit :

  • Idéos HEC Montréal chapeautant la démarche, assurant sa validité scientifique et responsable du pilier développement économique ;
  • Communagir pour le pilier du développement social ;
  • Les Arts et la Ville pour le pilier culturel, et,
  • Vivre en Ville pour le pilier environnemental.

Description

Le politique de développement durable et son plan d’action résulte de 3 grandes étapes de travail :

  1. Consultation : grande démarche de participation publique avec 22 activités de consultations publiques ; + de 1120 participants; 22 enjeux établis soit 7 sociaux, 5 économiques, 4 culturels et 6 environnementaux.
  2. Démarche scientifique de priorisation : exercice de priorisation basé sur un sondage auprès de 528 répondants, l’utilisation d’une matrice de pertinence et des analyses complémentaires. 11 enjeux prioritaires pour la collectivité de Sainte-Catherine ont ainsi été cernés et 6 enjeux non prioritaires définis comme enjeux de 2e génération.
  3. Rédaction de la politique et élaboration d’un plan d’action : identification des orientations et actions réalisables et mesurables ; élaboration d’un plan d’action 2021-2023, établi sur 3 ans pour maintenir la communauté en action vers l’atteinte d’objectifs réalistes; définition d’indicateurs de performance afin de mesurer l’impact des actions.

Défis, retombées et enseignements

Présentant des défis diversifiés, le projet repose sur différents facteurs de succès et enseignements :

  • Communication et  transversalité : le succès de la politique repose sur sa planification, son processus de participation collective, son approche scientifique ayant  permis de regrouper l’ensemble des politiques sociales de la municipalité sous les 4 piliers du développement durable.
  • Reproductibilité de la démarche : 3 étapes clés : implication des parties prenantes dès le départ et leur représentativité à chaque étape; diagnostic rigoureux basé sur une approche scientifique,  méthode de travail reproductible et transférable à un autre type de projet ou un autre organisation, quel que soit sa taille, son contexte et ses moyens.
  • Reddition de compte et rétroaction : définition d’indicateurs de performance adaptés à l’action, aux objectifs auxquels ils répondent dont ils doivent permettre la rétroaction.
  • 4e Pilier du DD : la culture : intégration du pilier culturel, une force identitaire qui transparaît dans l’aménagement du territoire, justifiant la préservation d’espaces naturels.
  • Plan de mise en œuvre : un plan d’action dont la mise en oeuvre permet aux urbanistes municipaux d’agir sur chacun des 4 piliers :
    • Développement social: augmenter l’autonomie alimentaire des citoyens et augmenter l’offre de logements abordables;
    • Développement économique: susciter l’achat local et l’implantation de projets pilotes en agriculture urbaine et améliorer les projets existants à cet effet;
    • Développement culturel: déterminer les aires à protéger et identifier les actions à prendre, afin de veiller à leur pérennité, ainsi qu’élaborer des parcours d’interprétation patrimonial de la Voie maritime du Saint-Laurent;
    • Protection de l’environnement: encourager la construction et la rénovation durable des bâtiments par la modification de la réglementation municipale et réaliser la stabilisation des berges de la rivière Saint-Régis par la redéfinition de son lit.

Urbanistes impliqués

Marie-Josée Halpin, urbaniste #896

 

Organisation ayant mené le projet

Ville de Ste-Catherine

Documents

 

Plan communautaire global de la Nation crie de Chisasibi

Le Plan Communautaire Global (PCG) de la Nation crie de Chisasibi a même son application mobile. (Image:

Le PCG de la Nation crie de Chisasibi est un premier pas innovant vers l’amélioration des façons de faire quant à la gestion du territoire. L’exercice a permis de rassembler pour la première fois les données relatives au territoire et de clarifier la vision globale de l’aménagement.

La communauté de Chisasibi est située à l’est de la baie James à l’embouchure de la rivière La Grande où elle se développe depuis le début des années 80. Durant l’ère Bourassa, le grand potentiel hydroélectrique de La Grande fut exploité par Hydro-Québec et la Société d’énergie de la baie James. Avant la complétion du complexe La Grande, la communauté vivait sur une île nommée Fort George. L’existence de cette île fut menacée par l’érosion suite à la construction de LG-1 et LG-2 et la communauté fut entièrement relocalisée à son emplacement actuel. Elle s’est fait imposer un développement urbain où l’environnement bâti et naturel n’entretenaient plus de liens, ce qui a engendré une insatisfaction des habitants. L’exploitation a changé l’écosystème de la rivière et les impacts environnementaux sont nombreux. Pour les cris, le projet a rendu la nourriture rare et a eu un impact sur la relation culturelle avec l’environnement. De plus, depuis la construction des routes pour le développement des projets hydroélectriques, les habitudes de vie des cris ont été transformées notamment en ce qui concerne l’alimentation, l’activité physique et l’utilisation des technologies. Ces changements sociaux et technologiques, bien qu’inévitables et présentant des avantages, ont entraîné une augmentation importante du diabète, des maladies cardiaques et de troubles psychologiques.

Aujourd’hui, Chisasibi connaît une croissance énorme. Plusieurs projets structurants sont prévus pour 2021 comme le développement de nouveaux secteurs et l’implantation d’un hôpital régional. Aucune planification territoriale globale n’était disponible pour coordonner le développement. La communauté a profité de la dynamique pour adresser des besoins importants et planifier son déploiement selon une approche adaptée à leur structure organisationnelle.

Contexte du projet

Ce projet suit la démarche du Plan communautaire global (PCG) et adresse les aspects logistiques du développement à sa propre manière. Le caractère novateur repose dans la méthodologie développée. Un PCG est un plan d’action communautaire. Il sert de feuille de route à long terme permettant à la communauté d’avancer en termes de gouvernance, du territoire et des ressources, de la santé, de la préservation de la culture et des traditions, du développement social et économique, du développement des infrastructures et du renforcement des capacités. Ce PCG vise également à adapter les approches de planification aux contextes nordiques et aux structures de gouvernance indépendantes.

Pour devenir un véritable vecteur, le plan favorise donc les actions concrètes. Pour chacune des thématiques soulevées, des objectifs sont formulés. Certains de ces objectifs sont immédiatement traduits en interventions sur le territoire à travers les plans de développement de la communauté. Les interventions sont réfléchies selon la distribution des infrastructures actuelles et l’optimisation des financements et des ressources. Les objectifs restants sont adressés dans le plan d’action qui permet à la communauté de prioriser les études, les modifications règlementaires et les programmes à développer pour poursuivre l’intégration des besoins. D’autant plus, il est souvent difficile de contrôler la mise en œuvre d’un document de planification puisqu’elle concerne différents acteurs au sein d’une organisation. C’est pourquoi la conception du PCG a été axée sur la collaboration entre les parties prenantes.

L’équipe a travaillé régulièrement avec la communauté, les représentants des départements internes, les ingénieurs et les responsables des infrastructures pour valider la faisabilité de chaque intervention proposée. Cette méthode permet de s’assurer que les objectifs sont réalistes et réalisables. Puisque les parties prenantes ont pris part à l’élaboration du plan, il est plus facile pour tous d’avoir une même compréhension de la vision globale et des actions spécifiques. D’ailleurs, l’une des préoccupations majeures du PCG était de fournir un outil de travail efficace pour la communauté, tout en étant un outil de communication. Il s’agit d’établir une structure de travail qui peut être maintenue dans le temps et avec les multiples acteurs oeuvrant sur le territoire. Ainsi, le document a été transformé en une application mobile accessible sur Internet. L’application offre un retour sur le contexte et une carte interactive en ligne fournissant des informations sur les projets de la communauté, les infrastructures et les services, l’utilisation du sol, les parcs, les points d’intérêt, etc. Cet outil est une innovation importante pour Chisasibi qui permettra à chaque partie prenante d’avoir accès en tout temps à l’information pouvant affecter le travail à effectuer ainsi qu’à coordonner les activités sur le territoire.

Comment faire?

Le projet a obtenu le support unanime du Conseil de Chisasibi. Le Conseil a souligné l’utilité du document, non seulement pour coordonner les projets sur le territoire et optimiser leurs efforts, mais aussi pour négocier leurs besoins de financement avec les autorités gouvernementales concernées. En effet, les communautés dépendent largement de programmes de financement et doivent appuyer chaque demande soumise. Le travail analytique leur permet de vulgariser leurs besoins. Les plans de développement et de phasage leur permettent de démontrer la planification des investissements. Ce PCG regroupe ainsi en quelque sorte la planification urbaine, la planification stratégique et la planification des immobilisations. La structure de planification qui précédait à Chisasibi était principalement axée sur le financement.

Un plan d’investissement quinquennal est préparé tous les cinq ans et présente des projets à court terme. La budgétisation annuelle découle de celui-ci et sert à recevoir les financements annuels qui doivent être dépensés avant la fin de l’entente de financement. Aucune planification urbanistique n’était disponible et les projets étaient réfléchis en silos. Pour le futur, le PCG permet à la communauté de renverser la structure de planification. En effet, les besoins, la localisation des projets et la planification des secteurs ont été planifiés sur un horizon de 20 ans. La communauté peut ainsi déployer les actions à réaliser à travers leur budgétisation de manière beaucoup plus efficace. Notamment, le phasage inclut une distribution annuelle de la pénurie en logement leur permettant d’illustrer leurs besoins criants et d’adopter une stratégie de gestion de la crise. Il s’agit d’un modèle bénéfique pouvant être reproduit pour l’ensemble des communautés ayant des modèles de gestions propres à elles. L’apprentissage repose sur une compréhension des réalités logistiques des communautés pour leur donner des outils concrets leur permettant de progresser.

Des résultats probants

Comme démontré, le PCG de la Nation crie de Chisasibi est un premier pas innovant vers l’amélioration des façons de faire quant à la gestion du territoire. L’exercice a permis de rassembler pour la première fois les données relatives au territoire et de clarifier la vision globale de l’aménagement. Le diagnostic est maintenant un outil servant à appuyer la communauté dans la vulgarisation de leurs besoins en financement, mais aussi des éléments dont les parties prenantes doivent tenir compte lorsqu’ils sont impliqués dans la communauté. Or, la connaissance de la situation actuelle n’est souvent pas maitrisée par l’ensemble des acteurs externes. Ensuite, l’application mobile développée transforme complètement le relais de l’information au sein de la communauté, de l’organisation et des parties prenantes. Elle permet à tous d’avoir accès en tout en temps à l’information pertinente à chaque projet.

Notons que l’isolement de la communauté force à engager une multitude de consultants externes et les départements sont sollicités répétitivement pour partager des PDF ou des plans éparpillés, ce qui représente une perte de temps et de ressources. D’autant plus, au sein de l’organisation, il est plus difficile de connaitre l’information qui relève d’une autre direction. De cette façon, une vision globale est également maintenue à tous les niveaux. En ce qui concerne les plans de développement et de phasage qui ont été conçus, ils servent à structurer les financements et les projets à long terme. En effet, en raison du contexte, les projets doivent suivre les infrastructures disponibles, c’est-à-dire que les infrastructures disponibles doivent être optimisées avant d’ouvrir de nouveaux secteurs. En faisant un phasage qui suit la capacité des infrastructures, la planification permet d’intégrer les projets structurants ainsi que les besoins au sein de quartiers mixtes, pouvant accueillir des projets variés tout en demeurant cohérant.

Comme expliqué plus tôt, le plan permet ainsi d’inverser la structure de planification dans la communauté et d’être proactif plutôt qu’en réaction aux financements accordés. Cette approche résulte de la méthodologie adoptée pour compléter le plan. L’implication des départements et des ingénieurs tout au long du processus de planification a permis de proposer des actions dont la faisabilité est validée. D’ailleurs, ceci permet de lier la planification aux étapes de mise en œuvre et d’assurer une perméabilité entre les efforts. Les parties prenantes ayant participé de près à la planification, elles sont outillées pour appliquer les actions sur le territoire selon les enjeux. Rappelons aussi que le plan se veut une feuille de route se concentrant sur des actions concrètes relevant de thématiques variées organisées selon des plans de développement ou un plan d’action. Il regroupe ainsi en quelque sorte la planification urbaine, la planification stratégique et la planification des immobilisations et devient un outil de travail pour le Conseil et la communauté. Somme toute, le PCG de la Nation crie de Chisasibi vient réellement retourner la planification du territoire dans la communauté «?sur un dix cents?».

Urbaniste impliqué

Haya Hatab, urbaniste-stagiaire, groupe BC2.

Partenaires

Thomas Washipabano, Directeur général, Nation crie de Chisasibi

Contact

Organisation ayant réalisé le projet

Nation Crie de Chisassibi

150-1 Riverside Drive,

Chisasibi, J0M1E0

Québec, Canada

Carte

Documentation déposée

Développement durable et règlements d’urbanisme: l’engagement écosystémique et avant-gardiste du Canton de Lochaber-Partie-Ouest

Le canton de Lochaber-Partie-Ouest a pris les devants pour protéger son environnement (Image: Lochaber-Partie-Ouest)

Cette approche en amont permet non seulement une véritable lutte aux changements climatiques mais également la protection de la biodiversité et des paysages. Un «must» en urbanisme afin d’assurer la qualité de vie des citoyens et des écosystèmes naturels. 

Le Canton de Lochaber-Partie-Ouest a choisi d’agir. Les élus ont choisi d’être responsables et de contribuer à l’élaboration d’instruments réglementaires intégrant systématiquement le développement durable, en modifiant notamment, le Plan et ses règlements d’urbanisme.

Ainsi, le Canton assure une gestion durable de son territoire en:

  1. maintenant un environnement naturel propice à l’épanouissement de l’humain et de la biodiversité;
  2. assurant une vie communautaire et un aménagement durable;
  3. permettant un développement économique intelligent et durable, seulement si les critères 1 et 2 sont respectés.

Comment faire?

Le Plan et les règlements d’urbanisme sont les outils les plus importants pour une municipalité et ils doivent traduire une véritable intervention pour la préservation de l’environnement, de la biodiversité, de l’eau souterraine, de la beauté du paysage, de la valorisation des terres agricoles, ainsi qu’ un positionnement fort à la lutte aux changements climatiques.

Notre approche écosystémique limite la fragmentation de l’écosystème forestier en empêchant la création d’îlots de chaleur, en préservant les milieux de vie et la biodiversité. La réglementation prévoit des dispositions relatives à la gestion des eaux de surface en diminuant le taux d’imperméabilisation des sols, favorisant ainsi une percolation efficiente pour régénérer les eaux souterraines et réduisant, significativement, les risques liés aux inondations. L’engagement d’un aménagement durable exige également l’établissement de dispositions actives, afin de réduire les nuisances relatives aux bruits routiers considérant qu’ils constituent la deuxième nuisance pour la santé et le bien-être des citoyens, après la pollution.

Les élus disposent du cadre légal requis pour préserver la biodiversité, la qualité de l’environnement, faire la lutte aux changements climatiques et ainsi assurer la qualité de vie des citoyens pour les générations présentes et futures.

Pierre Renaud, maire

Des exemples concrets

  • Obligation d’une étude de caractérisation biologique avant l’émission d’un permis de lotissement ou de construction.
  • Protection des corridors écologiques, des milieux humides et hydriques, ainsi que des plantes menacées ou vulnérables et leurs bandes de protection.
  • Aucun renvoi de l’eau de surface du terrain ou des toitures dans les fossés municipaux.
  • Obligation d’identifier les corridors écologiques existants ou création de corridors écologiques, si absence de couvert forestier, au moment d’une demande d’un permis de lotissement ou de construction.
  • Économie et récupération de l’eau de pluie visant à réduire la consommation d’eau.
  • Aucun éclairage extérieur en direction du ciel et vers les corridors écologiques. Obligation d’utiliser des lumières de moins de 2000 kelvins.
  • Obligation d’utiliser des espèces indigènes à la région de l’Outaouais pour la plantation de plantes, d’arbustes et d‘arbres . Aucune espèce exotique n’est permise.

Un travail concerté

Le Canton propose donc aux Lochabérais un Plan d’urbanisme et des règlements d’urbanisme novateurs et exemplaires, faisant ainsi une entrée importante dans le développement durable en assurant quotidiennement un développement intelligent par l’aménagement durable de son territoire.

Devant l’urgence d’agir, nous souhaitons vivement que d’autres municipalités s’inscrivent dans cette démarche, en reproduisant les orientations de développement durable, ou encore, certaines dispositions des règlements d’urbanisme pour un aménagement durable du territoire. Pour les élus municipaux, vous devez réaliser cet engagement en faveur du développement durable, sachant que les plus grands enjeux sont précisément l’amélioration de la qualité de vie des citoyens et la pérennité de l’environnement.

Pour relever ce défi, il faut souligner l’importance du travail en amont (identification des enjeux, recherche de précédents, rédaction, révision et validation). Le succès de l’exercice repose essentiellement sur le leadership et l’expertise du maire du Canton de Lochaber-Partie-Ouest, monsieur Pierre Renaud, la collaboration et l’engagement passionné du Conseil municipal, ainsi que l’expertise et l’entière implication de l’urbaniste, monsieur Yves Deshaies, OUQ, président et fondateur du Groupe Accord, consultant.

Urbaniste impliqué

Yves Deshaies, président et fondateur du Groupe Accord, consultant. (no. 655)

Partenaires

Pierre Renaud, maire et avocat

Le Conseil municipal du Canton de Lochaber-Partie-Ouest

Contact

Organisation ayant réalisé le projet

Canton de Lochaber-Partie-Ouest

350, rue Victoria,

Thurso, J0X 3B0,

Québec, Canada

Carte

Documentation déposée

La planification par bassins versants de Wentworth-Nord

QUAND L’URBANISME RESPECTE LA CAPACITÉ DE L’ÉCOSYSTÈME
© Municipalité de Wentworth-Nord

Lorsque la municipalité de Wentworth-Nord dans les Laurentides a décidé de réviser ses outils d’urbanisme, la population a montré son intérêt pour les aspects environnementaux. En tant que municipalité de villégiature dans un cadre naturel, les lacs font partie intégrante du paysage. La majorité des habitations sont implantées en bord de lac et ont pour beaucoup été construites avant l’entrée en vigueur des réglementations de protection environnementale. Par l’artificialisation du terrain et les activités de loisir, une pression pèse directement sur les lacs. Pour traiter cet enjeu, la municipalité a décidé de rénover ses outils en planifiant autour des bassins versants. Le but étant de mieux contrôler la santé des lacs par rapport aux nuisances humaines créées par les habitations et les activités en bordure de lac.

Vers une planification respectant la logique des écosystèmes

La gestion par bassins versants consiste à appliquer une réglementation particulière par zone centrée autour du lac recevant les eaux de ruissellement du bassin. Cette vision diffère de l’approche habituelle qui centre la planification autour d’un établissement humain (ville, village). La municipalité a donc commencé par inventorier et classifier les lacs majeurs sur son territoire selon l’état de santé de chacun. En suivant cette catégorisation, une densité maximale a été établie de façon à protéger les lacs sensibles. Selon la municipalité, aucune étude n’a établi la densité d’habitation à préconiser selon l’état trophique d’un lac. Pour pallier le problème et planifier de façon efficace, elle a créé des critères associés à des conditions types de lac, modulés en fonction de l’occupation actuelle. Une fois cet exercice fait, la municipalité a traduit dans son règlement de zonage sa planification par bassins versants en créant un nouvel usage : « habitation-bassin versant ». Pour une petite municipalité ayant un large territoire dédié à la villégiature, où les activités récréatives mettent une certaine pression environnementale sur les plans et cours d’eau, cette façon de planifier le territoire permet de diminuer l’impact du développement humain sur les lacs les plus vulnérables.

Ce projet se démarque par son approche unique proposant de centrer la planification sur les systèmes naturels à protéger plutôt que sur les systèmes humains dont il faut encadrer le développement.

CONTACT

Emmanuel Farmer, urbaniste
Directeur du service de l’urbanisme de la municipalité de Wentworth-Nord