Halte Bellerive

La Halte Bellerive (Image: Pépinière – Espaces collectifs)

Contexte du projet

La Halte Bellerive est un projet initié par l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, dans le cadre du programme d’implantation de rues piétonnes et partagées (PIRPP) de la Ville de Montréal. En concordance avec les objectifs du PIRPP, cette initiative se veut un geste fort pour sécuriser le secteur, réduire l’emprise automobile et surtout, initier un mouvement de revalorisation du quartier. Le projet permet aussi de tester, d’année en année, différents aménagements et une animation adaptée au contexte dans l’optique d’assurer la réussite de la piétonnisation permanente de la rue Bellerive. À cela s’ajoute une volonté d’encourager les citoyens à s’approprier les berges du St-Laurent. La Pépinière a été retenue pour développer le projet en collaboration avec la Société d’animation de la Promenade Bellerive (SAPB).


S’inscrivant dans la volonté de renforcer la Promenade Bellerive comme un attrait d’envergure pour l’Est de Montréal, le projet a pour principaux objectifs de:

  • Aménager des installations multifonctionnelles quatre saisons;
  • Tester de nouvelles formes de programmation, incluant des activités hivernales, en collaboration avec les organismes locaux;
  • Améliorer l’expérience des piétons et cyclistes en créant un lieu convivial;
  • Développer des aménagements compatibles avec le mobilier urbain universellement accessible implantés dans le parc.
    Pour la première phase, déployée à l’été 2020, il s’agissait de construire une halle multifonctionnelle accueillant notamment un
    marché fermier. Dans les années à venir, plusieurs phases viendront se greffer à ce canevas, incluant un café, un gazebo pour
    l’activation d’un espace culturel extérieur, des aires de jeux ainsi que des serres de production agricole. Les prochaines phases
    prévoient l’ajout d’espaces et de programmations complémentaires hautement structurants pour la communauté locale.
    L’ensemble de ces éléments réunis en un même lieu permettront de consolider ce noyau de vie de quartier.

Survol du projet

Au terme de cette première année d’intervention, et malgré les défis d’implanter un nouveau projet en contexte de pandémie, La Pépinière dresse un bilan extrêmement positif : la Halte Bellerive est devenue une nouvelle place de village, un cœur de vie rassembleur pour ce quartier est cours de revitalisation.

Il s’agit d’un projet novateur puisqu’il réunit en un même lieu une multitude d’activités synergiques, tout en étant un espace de rencontre privilégié et intergénérationnel, misant sur la mixité sociale et la diversité d’usages. À cet effet, un des avantages majeurs du lieu est qu’il permet l’expérimentation de diverses formules d’activation, pour tester l’acceptabilité sociale, documenter les résultats et améliorer en continu la qualité de l’offre. Cette approche a d’ailleurs permis de tester 4 journées de marché de quartier durant l’été, misant sur les circuits courts et la valorisation de producteurs locaux. Très appréciée et fréquentée par les citoyens, l’initiative a permis de démontrer la pertinence d’une édition 2021 de plus grande envergure. Nous prévoyons bonifier ce volet de marché fermier en implantant des serres 3 saisons dans une 2e phase, contribuant à l’approvisionnement du marché.

Aussi, ce projet repose sur un modèle d’affaires équilibré et résilient, comprenant autant du financement public que privé, ainsi que des revenus autonomes provenant du café extérieur. Ce modèle favorise la pérennité du projet et l’établissement de liens de partenariat solides avec différentes parties prenantes. Dans cette perspective, soulignons que le projet se distingue par sa démarche de consultation et d’implication qui a grandement contribué au succès. Ce projet est multi partenarial, en collaboration avec l’arrondissement et la SAPB qui reprendra certains volets du projet au fur à mesure que l’organisme développe sa capacité de gestion des espaces publics.

Parmi les obstacles rencontrés lors de la mise en œuvre du projet (printemps 2020), nous devons mentionner les délais occasionnés par la COVID et la complexité de monter les installations tout en instaurant des mesures de santé et sécurité inédites. Cela a entraîné des coûts supplémentaires. Nous avons cependant élaboré un plan de déploiement agile qui a minimisé les impacts de la pandémie sur notre calendrier de montage, et qui a positionné le projet comme un modèle de résilience et de flexibilité en période de crise sanitaire. La Halte Bellerive s’est avérée un des rares espaces de socialisation à Montréal cet été, ce qui en fait un exemple à suivre en matière de gestion d’espaces publics en période de pandémie (et potentiellement post-COVID).

Les retombées du projet

  • Dynamisation de la vie de quartier par la création d’un nouveau pôle d’échange et de socialisation. L’espace accueillera denouvelles activités et de nouveaux aménagements au fil du temps, ce qui enrichira grandement le sentiment d’appartenance et la qualité de vie de la communauté;
  • Aménagement emblématique pour le parc, qui renforce son identité et crée de l’attrait dans un lieu déjà magnifique mais peu misen valeur. Les halles multifonctionnelles conçues pour le projet suscitent l’intérêt d’autres arrondissements et constituent une infrastructure facilement adaptable à d’autres parcs;
  • Succès du marché. Les 4 journées pilotes de marché ont connu un franc succès, auprès des citoyens qui ont profité d’unenouvelle offre alimentaire de proximité, et auprès des producteurs partenaires qui ont bénéficié d’une belle vitrine pour leurs produits. Ces résultats nous permettent d’entrevoir la pérennité du modèle et sa viabilité financière. Une formule de marché avec offre bonifiée est donc souhaitée pour l’an prochain.

Aussi, certaines composantes clés continueront d’être expérimentées et améliorées à Bellerive, dans une perspective de reproductibilité pour d’autres places publiques : aménagements 4 saisons, café-buvette (avec fonds de commerce), scène pour prestations culturelles, aires de jeux et mobilier convivial, programmation et animation.

Plus largement, notre expérience au parc Bellerive fait la démonstration de la viabilité d’un financement tripartite appliquée à la gestion d’espaces publics, tout en ayant des retombées positives durables sur la vitalité sociale, économique et culturelle des quartiers. Un montage financier fondé sur 3 piliers, des fonds publics, privés et des revenus autonomes, assurera la résilience du modèle, et permettra à des projets similaires de voir le jour dans le futur. Ce type de “coeur de quartier” constitue une nouvelle typologie d’espace civique, et nous croyons fermement en son potentiel transformateur pour les communautés.

Urbaniste impliqué

Stéphanie Piette, Urbaniste, no. 1707

Partenaires

Jérôme Glad, co-fondateur, Pépinière – Espaces collectifs

Contact

Organisation ayant réalisé le projet

Pépinière – Espaces collectifs

101 – 3081, rue Ontario Est

Montreal, H1W 1N8

Québec, Canada

Carte

Images du projet

Documentation déposée

Diagnose de la santé des villes

Diagnose de la santé des villes

À l’image des outils d’études d’impact sur l’environnement (les approches multi couche superposées les unes aux autres), cette approche permet de superposer plusieurs indices de qualité de vie et d’observer la résultante sur les niveaux de santé des habitants.


L’approche

Le modèle fut présenté en 2008 au congrès de l’institut canadien des urbanistes à Winnipeg et ensuite en 2011 à l’événement « World Ecocity » qui avait lieu à Montréal à l’époque. J’ai également glissé ce modèle (ou cet outil de travail) entre les mains de différents fonctionnaires de la ville de Montréal lors du colloque international sur les changements climatiques organisé par la faculté d’aménagement de l’université de Montréal en 2013. La ville exemple pour ce modèle était la ville de Montréal. Le cumul des données ont été faits sur cette ville car elles étaient facilement disponibles à l’époque. En effet, les données de santé communautaires étaient colligées sous les anciens DSC (Départements de Santé Communautaires) et il était possible à l’époque de cartographier plein d’information par quartiers et ce sur toute l’île de Montréal. 

À l’image des outils d’études d’impact sur l’environnement (les approches multi couche superposées les unes aux autres), cette approche permet de superposer plusieurs indices de qualité de vie et d’observer la résultante sur les niveaux de santé des habitants. J’avais colligé à l’époque tous les indices de qualité de vie dans toute la littérature des villes les plus avancées sur le sujet, mais rien ne me semblait complet.  Pour cette raison,  j’ai pris le modèle du corps humain pour regarder la ville sous un autre angle et d’un peu plus près.

Comment ça fonctionne?

Cette approche, que je qualifie de systémique, propose un modèle holographique à celui du corps humain afin de définir l’état de santé de la ville. Il transpose les organes du corps humain en organes de la ville. À la manière des médecins, les urbanistes sont invités à colliger les différents résultats de tests sur le territoire, tests qui leur donnera les ratios de santé « terre-eau-air-feu » de la ville. La présentation Power Point intégrale de ce modèle est en anglais parce que les deux congrès pour lesquels elle a été préparée étaient de nature pancanadienne et internationale. De plus, les données sont d’origine et ne compilent pas les données les plus récentes (champs électromagnétiques et ceux de la 5G). Le processus de révision des données de ce modèle devrait se faire à mon avis à tous les 5 ans et aux mêmes dates que le recensement fédéral. Il obligerait une modification des façons de faire statistiques du ministère de la Santé Publique. Ces dernières seraient redistribuées par quartiers comme c’était le cas à l’époque. Voici une référence exemple du document.

Il va sans dire que ce modèle va au-delà des limites « politiques » des villes puisque toutes les données apparaissent dans leur nature la plus franche. Étant donné ce contexte, il serait souhaitable d’inclure ce modèle dans les schémas d’aménagement des grandes agglomérations urbaines. De plus, il est possible d’y introduire des données plus raffinées selon les besoins de l’utilisateur municipal.

Marie-Louise Roy, architecte et urbaniste

Cette recherche s’est étalée sur plusieurs années. De plus, toutes les informations issues de cette dernière ont vraiment pris forme lorsque j’ai assisté au Colloque sur les « Villes et villages en santé » au lac St-Jean. C’est là que j’ai rencontré pour la première fois le Dr Réal Lacombe (décédé en 2016); Il militait à l’époque pour mettre en place le réseau de villes et villages en santé dans tout le Québec. Je lui ai parlé de mes recherches sur les « indices » de qualité de vie des municipalités, lui montrant le modèle que j’avais développé au fil de mes recherches. Encouragée à poursuivre dans ce sens par Dr Lacombe, j’ai donc développé le présent diagnose de la santé des villes. J’ai aussi eu la chance de tester ce modèle et de le peaufiner par le biais d’une charge de cours (atelier pratique)  à la faculté d’aménagement (U de M.) au niveau de la maîtrise. Plusieurs étudiants venaient de pays étrangers francophones et cela rendait la démarche enrichissante dans le contexte d’une éventuelle approche internationale.

Urbaniste impliqué

Marie Louise Roy (no. 267)

Organisation ayant mené le projet

Marie Louise Roy architecte et urbaniste, M.Sc.A.Env.

Courriel: marielouiseroy@videotron.ca

Partenaires du projet

Jean-Pierre Desjardins, enseignant UQAU

Valérie Steppan, support informatique

Documents

Des rues inspirantes – un inventaire pour passer à l’action

Des rues inspirantes. Photo: Centre d’écologie urbaine de Montréal.

Contexte

Les rues offrent plus qu’un seul rôle de mobilité. Elles ont une incidence sur les sphères sociales et environnementales de nos villes. La présence des artères urbaines, du réseau de connectivité entre les modes de transport, le déploiement d’axes de transport actif et les multiples profils des utilisateurs représentent un défi de conception et d’implantation dans les milieux de vie. Différents concepts de partage de la rue, tel que la rue conviviale, sont mis en œuvre dans les municipalités du Québec afin de promouvoir et faciliter le transport actif et collectif.

Le projet

Le CEUM a répertorié des initiatives innovantes de réfection de rues afin d’inspirer les professionnels et décideurs à explorer de nouvelles solutions pour leurs municipalités. Au final, la première version de l’inventaire met en valeur 9 initiatives de rues conviviales menées au Québec. Dans un contexte où le Québec s’est engagé dans la voie de la mobilité durable à l’aide d’une politique audacieuse et où des centaines de kilomètres d’infrastructures sont à rénover dans les municipalités québécoises, l’inventaire proposé permettra d’inspirer des décideurs et professionnels de partout au Québec. Cet inventaire de rues conviviales est un outil destiné au grand public, aux professionnels et aux décideurs qui s’intéressent à cette approche. Il permet d’en apprendre sur l’application de ces principes d’aménagement dans divers contextes urbains et suburbains à partir de projets réalisés ou en cours. Il sert également à diffuser et à mettre en valeur des projets assurant la sécurité et le confort des usagers de la route.

LE CEUM travaille à une deuxième édition incluant une dizaine de projets de rues conviviales supplémentaires. Cet inventaire sera lancé à l’automne 2019.

Les objectifs de l’initiative sont de :

  • Rechercher et analyser des exemples de projets de rues inspirantes;
  • Promouvoir le concept des rues conviviales;
  • Démontrer la réalisation de projets de rues conviviales dans le contexte québécois.

Documentation

Présentation du projet

Urbaniste impliqué

Mikael St-Pierre, no. 1660

Organisation ayant mené le projet

Centre d’écologie urbaine de Montréal

3516 avenue du Parc

Montréal, Québec H2X 2H7

Canada

Carte

Partenaires

Peter W. Murphy, conseiller en design urbain à la Ville de Québec

Nancy Smith Lea, director Toronto Centre for Active Transportation

Chroniques radio : ça marche doc!

LIENS CAUSAUX ENTRE LA SANTÉ ET L’AMÉNAGEMENT URBAIN
© Anaïs Labbé, 2017.

La santé publique est l’une des considérations récurrentes dans les théories développées par les urbanistes. Alors qu’au XIXe siècle, elle concernait avant tout les équipements sanitaires et les rejets industriels, les praticiens d’aujourd’hui reconnaissent le rôle que jouent les aménagements urbains dans les pathologies associées au style de vie, telles que les problèmes d’obésité, les maladies cardiopulmonaires provoquées par les polluants générés par les transports ou encore certains troubles de la santé mentale. Afin de sensibiliser la population à l’impact de l’aménagement de leur milieu de vie sur la santé, les établissements de santé du grand Québec-Lévis (CIUSSS de la Capitale-Nationale, CISSS de Chaudières-Appalaches, CHU de Québec-Université Laval, Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval) et l’INSPQ-Fonds vert ont collaboré pour réaliser une série de chroniques radiophoniques, associées à des marches exploratoires.

L’aménagement urbain comme outil de prévention en santé publique

Les chroniques diffusées hebdomadai-rement sur les ondes de Radio-Canada ont donné la parole à des médecins de diverses spécialités ainsi qu’à des experts des disciplines de l’aménagement, dont des urbanistes, aménagistes et architectes afin de vulgariser différents enjeux de santé publique liés au milieu de vie. Afin d’appuyer par du concret les discussions radiophoniques, des marches ont été organisées pour illustrer les différentes thématiques abordées dans les émissions. La couverture médiatique du projet Ça marche Doc! a permis de rejoindre un public estimé à 300 000 personnes, en plus des 8000 visites au site Web du projet et des 500 participants aux marches. La visibilité de ce projet de sensibilisation a par ailleurs incité divers acteurs du milieu (dont l’OUQ) à travailler à un projet de Politique d’intégration de la santé préventive en aménagement urbain.

À la suite du succès de Ça marche Doc!, une deuxième phase a vu le jour à l’automne 2017, cette fois à la télévision. Une série de 24 émissions de 28 minutes est actuellement diffusée sur MATv (télévision communautaire), grandement inspirée des chroniques radiophoniques. Les marches sont toujours au programme et seront directement ajoutées au contenu des émissions. Les émissions, de par leur durée plus importante que celle des émissions radiophoniques, permettent de présenter de bonnes pratiques à l’écran et de rejoindre un public plus large.

CONTACT

Johanne Elsener
Conceptrice et coordonnatrice du projet