L’Arpent – Plan directeur d’aménagement du parc agroalimentaire de Baie-Saint-Paul

Un parc agroalimentaire original et complet (Dans «2021-2022, Compilation, Projets novateurs en urbanisme, RU, Relève en urbanisme»

L’industrie agroalimentaire est un pilier économique de la région de Charlevoix. C’est pourquoi la Ville de Baie-Saint-Paul a développé, en collaboration avec la firme l’Arpent, le plan directeur d’un parc agroalimentaire afin de donner une vitrine à des entreprises en pleine croissance. 

Grâce à l’approche collaborative mise de l’avant par la Ville et l’Arpent, la conception du plan directeur a impliqué directement les entreprises, qui prévoyaient s’y installer, dans l’élaboration des lignes directrices de l’aménagement. Cette approche a permis d’innover sur plusieurs plans. L’implication des entreprises en amont a contribué notamment à relever les complémentarités des activités de production dans une perspective d’économie circulaire. En d’autres mots, l’extrant d’une entreprise est repris comme intrant par une autre.  

Dans le but de favoriser des pratiques environnementales innovantes et un projet rassembleur, des espaces de vente ont été inclus dans les immeubles de production et le réseau d’espaces publics du parc agroalimentaire. Cela inclut notamment un « biergarden » et des lieux de détente. Ces espaces publics constituent également la colonne vertébrale des liens piétons et cyclables, des lieux verdis et des infrastructures de gestion des eaux pluviales.

Bien que la présence des entreprises en amont ait été une richesse dans le processus de conception du plan directeur, cela s’est également avéré un défi de convergence. L’autre grand défi provient de la cohabitation des activités du parc agroalimentaire, de type industriel léger, avec des activités adjacentes de type récréatif, agricole et résidentiel. Les espaces publics ont donc été pensés pour faire office de zone tampon.

Le plan directeur se concrétisera par le biais d’une stratégie réglementaire basée sur l’application d’outils discrétionnaires tels qu’un PAE et un PIIA.

Le comité de sélection a particulièrement apprécié la démarche de conception, à la fois innovante et pragmatique. La démarche a généré des complémentarités et une convergence des activités afin de créer des opportunités d’économie circulaire. Aussi, le comité a apprécié les espaces publics de qualité accessibles aux citoyens, ce qui distingue ce parc agroalimentaire d’un modèle plus traditionnel. 

Défis, retombées et enseignements – compléments d’information à la Compilation 2021-2022

Les deux principaux défis rencontrés dans le cadre de la démarche étaient liés à la gestion des parties prenantes et à l’intégration des fonctions sur le site.

Malgré la taille limitée du site et des besoins qui entraient parfois en contradiction, l’équipe de projet est parvenue à élaborer un plan directeur qui répond aux impératifs de production, de manutention et de transport de chaque entreprise.  L’intégration de nouvelles fonctions industrielles légères sur un site entouré par d’autres fonctions représentait également un grand défi de conception.  Ainsi, en plus de leurs bénéfices environnementaux, les espaces verts et infrastructures vertes prévues agissent à titre de zones tampons pour garantir la bonne cohabitation des activités.  Concrètement, le plan directeur définit des paramètres d’aménagement rigoureux et ambitieux tant sur les domaines public que privé.

Le plan est un projet innovant et exemplaire en matière de développement durable. À l’origine, l’idée de créer un parc agroalimentaire est née de considérations majoritairement économiques (production agroalimentaire, tourisme). Néanmoins, l’équipe de projet y a vu l’opportunité de concevoir un pôle de production agroalimentaire en phase avec les besoins des entreprises locales, mais aussi de générer un milieu rassembleur, vert et bien intégré soit :

  • par l’intégration d’un maximum d’infrastructures vertes pour soutenir la biodiversité (bandes végétalisées en trois strates, jardins de pluie, noues, etc.) et pour compenser les surfaces minéralisées vouées à la circulation motorisée et au transport de marchandises ;
  • par l’introduction d’un vaste réseau de voies piétonnes facilitant les déplacements actifs sécuritaires à l’intérieur du site et le déploiement d’un nouvel axe cyclable connecté aux secteurs environnants ;
  • par la prise en compte de la vocation sociale grâce à ses espaces publics qui invitent au divertissement et à la détente.

Urbaniste(s) impliqué(s) et autres ressource

Samuel Descôteaux Fréchette, urbaniste (#1910)

Organismes ayant mené le projet

Ville de Baie-Saint-Paul et firme L’Arpent