PPU du TOD de l’Assomption
Un Programme particulier d’urbanisme visant la création d’un milieu de vie complet et attractif autour d’un pôle d’innovation en technologies agricoles.
Un TOD à vocation économique
Ce PPU vise à planifier la densification d’un secteur clé de la ville de L’Assomption en prévision de la venue prochaine d’une gare de train de banlieue. Identifié comme une aire TOD au Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), le secteur de planification détaillée est localisé immédiatement à l’ouest du centre-ville de L’Assomption. Il occupe une superficie d’environ 130 hectares, déployée dans un rayon de 1 kilomètre du pôle de transport multimodal, compris à l’intérieur du périmètre
d’urbanisation de la municipalité.
Ce projet de redéveloppement s’inscrit également dans la stratégie de relance économique de la MRC suite à la fermeture de l’usine Electrolux. Une importante réflexion est en cours depuis quelques années sur l’avenir de ces terrains et les opportunités de requalification qui pourraient s’y présenter. Dans ce contexte, la Ville de L’Assomption a pris le parti de planifier la densification du secteur en misant non seulement sur les traditionnels principes d’aménagement d’un TOD (mixité, densité, marchabilité, intermodalité, etc), mais aussi sur la consolidation d’un pôle industriel pré-existant. Le PPU est donc également ancré dans une des grandes orientations du SADR qui entend « Optimiser et dynamiser les pôles industriels afin d’accroître leur attractivité et leur compétitivité à l’échelle régionale et métropolitaine ».
Ainsi, le redéveloppement du secteur TOD de L’Assomption s’inscrit dans la lignée des orientations tant locales que métropolitaines visant à générer une activité économique viable dans le territoire et à assurer un aménagement qui réponde aux principes du développement durable. Il vise la création d’un véritable quartier TOD multifonctionnel à vocation économique, qui permettra à terme l’émergence d’un milieu de vie et de travail complet, s’appuyant sur la requalification d’anciens terrains
industriels, ainsi que sur la consolidation du milieu existant.
Un milieu de vie complet et attractif autour d’un pôle d’innovation en technologies agricoles
La vision d’aménagement vise à tirer profit du contexte urbain enviable du secteur, qui présente un grand potentiel de développement en raison de sa proximité immédiate au futur pôle intermodal de transport et au centre-ville. Pour y parvenir, la Ville de L’Assomption prend le virage des technologies vertes et se positionne en faveur de la création d’un véritable quartier TOD multifonctionnel, qui mise sur l’intégration d’un projet innovant et fédérateur: la « Zone Agtech ».
La Zone Agtech est un lieu d’innovation, de maillage stratégique, de savoir et d’accélération d’affaires, qui regroupe l’ensemble de l’écosystème des nouvelles technologies en agriculture (transfert énergétique, aquaponie, serriculture, agriculture verticale, smart farming, etc). Ce pôle générateur d’affaires et de développement permet de requalifier les terrains industriels laissés vacants et s’articule harmonieusement avec son environnement urbain, en assurant la vitalité du centre-ville de même que la consolidation et le maintien d’un cadre de vie résidentiel attrayant. Afin d’affirmer le caractère innovant de la Zone Agtech, le développement urbain y est également résolument axé sur l’intégration de principes de développement durable tels que la lutte aux ilots de chaleur, la construction de bâtiments à haute performance énergétique et la gestion durable des eaux de ruissellement.
De plus, le PPU de l’aire TOD de L’Assomption mise sur l’intensification des activités à proximité du pôle de transport multimodal par la création d’un pôle mixte de forte densité qui permettra de consolider le tissu urbain et d’offrir des usages complémentaires en support à la fonction industrielle. La revitalisation du secteur passe également par la mise en place d’un réseau actif structurant qui vient relier les différents pôles d’intérêt, avec comme point de convergence le pôle intermodal de transport. Ultimement, la vision d’aménagement permettra de créer un milieu de vie complet et attractif, misant sur la mixité et la complémentarité des activités, la qualité de l’environnement bâti, la mise en valeur des espaces publics et la mobilité durable.
Une initiative de la MRC de L’Assomption, de Cienov, de la Ville de L’Assomption et de la Ville de Repentigny, la Zone Agtech est aussi un projet centré sur la fédération des institutions de l’économie du savoir et de la connaissance en matière de technologies agricoles. Pour soutenir le déploiement d’une industrie québécoise robuste qui rayonne à l’international, la Zone Agtech a créé la Communauté Agtech, une communauté où scientifiques, agronomes, entreprises innovantes, producteurs agricoles, premiers-utilisateurs, institutions financières, associations et prescripteurs de technologies évoluent ensemble pour accélérer le développement de cette industrie singulière.
Propulser l’agriculture de demain
La création de ce bassin économique avant-gardiste permettra de stimuler l’innovation dans le secteur des technologies agricoles et des bioproduits végétaux, en plus de positionner favorablement les entreprises locales et de leur donner des avantages compétitifs uniques. À terme, la Zone Agtech vise à créer une agriculture plus performante, plus rentable et plus verte, qui offre des solutions concrètes d’adaptation aux changements climatiques et de sécurité alimentaire. Il s’agit d’un projet novateur qui agira comme levier de développement économique pour la région et permettra de faire rayonner la MRC de L’Assomption à l’échelle du Québec.
Soutenir l’autonomie alimentaire du Québec
La Zone Agtech vise à mettre à contribution les technologies agricoles innovantes pour répondre aux enjeux du secteur agricole et agroalimentaire, qui connait un contexte de rareté de la main-d’œuvre et qui est particulièrement vulnérable aux conditions climatiques. La volonté est de créer des modèles performants et rentables à plus faible empreinte carbone en ayant recours notamment à la culture d’intérieur, à la culture verticale, à l’agriculture de précision et à la robotisation aux champs.
De plus, l’autonomie alimentaire du Québec est un sujet qui prend une place grandissante depuis plusieurs années dans les débats autour de la territorialisation et de la durabilité des systèmes alimentaires (REPSAQ, 2019). Le contexte de pandémie que l’on connait actuellement, et son impact sur la circulation des biens à l’échelle internationale, a renforcé la prise de conscience de la dépendance alimentaire de la province et, a fortiori, de la région métropolitaine. Si l’autonomie est atteinte avec certains produits dont la volaille, le porc et le lait, ce n’est toutefois pas le cas pour la production maraichère. Le Québec compte quelques serriculteurs qui opèrent à grande échelle, mais pour aspirer à l’autonomie alimentaire, il en faut plus. Pour ce faire, nous devons repenser nos modèles et adopter de nouvelles approches pour produire davantage, tant en variété qu’en quantité. C’est ainsi que manger local deviendra plus accessible à une plus grande partie de la population.
En somme, la Zone Agtech permettra de mobiliser les forces entrepreneuriales et gouvernementales pour faire croître une agriculture qui utilise la technologie pour produire localement et à l’année, dans le respect de la nature, et appuyée par des consommateurs de plus en plus conscientisés envers l’achat local.
Favoriser le redéveloppement urbain
Le redéveloppement des espaces industriels vacants, lesquels couvrent 4 380 hectares à l’échelle de la Communauté métropolitaine de Montréal représentent un enjeu majeur sur le plan de la durabilité urbaine. Généralement coûteux à revaloriser en raison de leurs passifs environnementaux, ces espaces constituent pourtant aussi une « nouvelle frontière » de l’urbanisation, permettant de concilier les enjeux du développement avec les injonctions à la densification et au moindre étalement urbain. De fait, les espaces industriels vacants offrent de vastes superficies potentiellement développables; ils sont déjà équipés en réseaux infrastructurels (eau, assainissement, électricité); ils représentent une alternative intéressante à la pression sur les écosystèmes environnants.
Le redéveloppement de la zone industrielle d’Electrolux dans le cadre du projet de PPU de L’Assomption est un cas emblématique d’adaptation des méthodes d’urbanisation dans une perspective de durabilité et de résilience urbaine. En effet, la réutilisation des 1,2 millions de pieds carrés initialement occupés par l’entreprise Electrolux permettra d’effacer une « cicatrice » de la trame urbaine et de donner à cette immense emprise une seconde vocation, mieux intégrée dans son environnement. Le redéveloppement du site occupé par l’industrie d’électroménagers permettra de contenir l’étalement urbain en tirant le meilleur parti de la localisation du site, à proximité des infrastructures de transport et des services et commerces.
Localisé aux portes de la région métropolitaine de Montréal, le projet de PPU de l’aire TOD de L’Assomption représente donc un exemple important de transition durable depuis l’industrie manufacturière vers l’économie du savoir et de la connaissance, et ce dans un contexte d’optimisation des ressources.
Urbaniste impliqué
Marc-Antoine Vallée – Permis # 1573
Partenaires
Ville de l’Assomption
Organisations ayant réalisé le projet
Groupe BC2
300-85, rue Saint-Paul Ouest,
Montréal, H2Y 3V4
Québec, Canada
Images du projet
Documents déposés