Plan d’action en développement durable axé sur l’environnement

PADD

La ville de Saint-Sauveur a adopté son Plan d’action en développement durable axé sur l’environnement (Image: Ville de Saint-Sauveur)

L’action en environnement menée par la Ville de Saint-Sauveur au cours des dix dernières années s’est inscrite dans une logique de protection des ressources naturelles. Face à l’impératif de résilience et d’adaptation des pratiques en regard de la crise climatique, la Ville a entrepris d’élaborer son premier plan d’action en développement durable axé sur l’environnement (PADD-E).

Contexte du projet

Ce document de planification vise à offrir un cadre d’intervention stratégique capable d’orienter les futures actions de la Ville en matière d’environnement. Il servira à mieux planifier les interventions et projets déployés sur son territoire, afin qu’ils s’inscrivent dans une vision de développement cohérente et concertée sur une période de cinq ans. En se focalisant sur la dimension environnementale, cet outil entend répondre aux impacts de l’urbanisation du territoire sur les milieux naturels, ainsi qu’aux nouvelles réalités associées aux changements globaux, dont la fréquence accrue des épisodes d’inondation dans le périmètre urbain.

Le processus d’élaboration fut éminemment collaboratif, en mettant à contribution les différents services de la Ville, la commission de l’environnement, le conseil municipal, la population et divers partenaires aux échelles locales et régionales, afin de façonner un plan d’action adapté aux particularités du territoire sauverois. Pandémie oblige, les activités en présentiel ont été transposées sur la plateforme Engagement HQ.

Le PADD-E compte neuf objectifs et 67 actions. Le plan d’action est accompagné d’un guide de mise en oeuvre destiné aux services municipaux, où sont déclinés plusieurs exemples inspirants, une liste de programmes et de subventions pertinentes et des recommandations en vue de modifications réglementaires. L’adoption du PADD-E par le conseil est prévue en novembre 2020. Pour réaliser son plan d’action, la Ville a eu recours aux services de l’Arpent et de ses collaborateurs de l’Institut des territoires.

Survol du projet

Le caractère innovant du PADD-E réside dans sa stratégie de collecte de données et de consultation citoyenne. La démarche d’élaboration du PADD-E fut amorcée avec un portrait exhaustif de la dimension environnementale du territoire de Saint-Sauveur. Le caractère politique du PADD-E a incité l’équipe de projet à créer un argumentaire solide pour démontrer la nécessité d’agir sur divers fronts. Dans cette visée, l’équipe a produit une série d’analyses géomatiques pour combler les angles morts de la recherche documentaire et statistique.

Par exemple, une carte des « forêts intérieures » fut élaborée pour communiquer aux décideurs l’importance d’agir en faveur de la biodiversité locale. Le concept de « forêt intérieure », adapté au contexte de SaintSauveur, illustre l’impact des coupures routières sur les massifs forestiers et leur faune. L’analyse permet d’émettre l’hypothèse d’un appauvrissement des noyaux de biodiversité à l’échelle locale. Ces informations, combinées aux résultats d’une consultation publique en ligne, ont légitimé une série d’actions visant à protéger les forêts sauveroises et à repenser les traditions horticoles de la Ville pour favoriser la biodiversité.

De plus, la mobilisation des citoyen(ne)s autour de certaines thématiques d’intervention dès le processus de consultation publique confère une portée innovante à la démarche. À cet effet, une discussion sur la conservation légale et l’aménagement des forêts privées a été initiée avec les propriétaires de boisés de quatre hectares et plus du territoire (environ 140 propriétaires).

Pour ce faire, la Ville a sollicité leur participation à un sondage visant à évaluer leur perception de l’état de leur boisé ainsi que leur intérêt à se lancer dans une démarche de conservation légale ou d’aménagement forestier. Les résultats de cette enquête ont légitimité la création d’une série d’actions sur le développement d’une culture aménagiste et d’intendance volontaire chez les propriétaires de grands boisés de Saint-Sauveur. Dans ce cadre, la Ville assumera un rôle de courroie de transmission entre les propriétaires et les organismes de conservation en menant des efforts soutenus de communications.

Les impacts du projet

Chaque action du PADD-E est accompagnée d’un indicateur de suivi et d’une cible quantifiée qui permettra d’en évaluer la mise en oeuvre. Les méthodes de collecte de données décrites ci-haut sont pertinentes pour toute ville située en territoire forestier. Elles sont aisément réplicables, mais leur réalisation nécessite un apport financier minimal. Pour assurer le succès d’une telle démarche, la participation d’experts en géomatique et en génie forestier s’est avérée déterminante.

Pour sa part, le principe de consultation proactive des propriétaires de grands boisés privés aurait le potentiel de démocratiser la culture de la conservation légale des forêts au Québec. Il permet de mobiliser les grands propriétaires de boisés autour des enjeux forestiers, de faire connaître la conservation et les programmes d’accompagnement, de sensibiliser le public aux rôles de la forêt dans le contexte de crise climatique, d’évaluer le potentiel de la conservation sur un territoire et d’organiser une stratégie cohérente de conservation et de valorisation des milieux naturels. De plus, la mise en oeuvre des actions associées à la conservation des boisés privés occasionne des coûts très faibles pour une municipalité.

Le plan d’action est fortement orienté sur la préservation et la valorisation des milieux naturels pour des raisons environnementales et sociales, mais aussi pour des raisons économiques. En effet, la richesse des milieux naturels et l’accès privilégié à cette nature constituent le principal moteur économique local. Au-delà du créneau touristique, le PADD-E entend répondre aux aspirations des résidents permanents. Une attention particulière a été portée sur la qualité de vie à l’intérieur du périmètre urbain ainsi qu’à la pérennisation des infrastructures et des sites de plein air (acquisition de terrains à des fins récréatives, pérennisation des réseaux de sentiers patrimoniaux, etc).

Urbaniste impliqué

Charlotte Montfils-Ratelle, urbaniste, no. 1822

Claudel Taillon-Boulianne, urbaniste-stagiaire

Partenaires À FINIR

L’Arpent

 

Contact

Organisations ayant réalisé le projet

Prével

681, rue William

Montréal, H3C 0T9

Québec, Canada

Carte

Images du projet