Plan d’urbanisme de la ville de Saint-Lambert
Une stratégie d’aménagement à l’échelle des milieux de vie basée sur le concept de la « ville des courtes distances » et la consolidation des acquis
Mise en contexte
Située à une quinzaine de minutes du centre-ville de Montréal, en bordure du fleuve Saint-Laurent, Saint-Lambert compte 22 725résidents. Reconnue pour sa très grande qualité de vie, elle se démarque par son charme, sa tranquillité, sa commodité et le sentiment de sécurité qui y règne. Un centre-ville dynamique et convivial, un riche patrimoine bâti, une foresterie urbaine mature et de nombreux parcs et équipements communautaires en font un cadre de vie enviable. Le territoire de Saint-Lambert étant urbanisé à 95 %, il a atteint une certaine maturité qui permet aujourd’hui de concentrer les efforts de développement sur la consolidation des acquis.
Dans le cadre de la refonte de sa réglementation d’urbanisme, la Ville de Saint-Lambert souhaite se doter d’un nouveau plan d’urbanisme qui reflète la volonté du Conseil municipal de positionner le développement durable comme une priorité et de se donner les outils en termes d’aménagement et de développement pour concrétiser la vision issue de la démarche participative «Saint-Lambert 2035 ». Imaginée dans le cadre d’une consultation citoyenne menée en août 2019, cette vision reflète notamment le désir de faire de Saint-Lambert un territoire économiquement autonome, grâce à des activités économiques dynamiques et diversifiées ainsi qu’une Ville résolument durable et à l’échelle humaine.
Le projet
Le Plan d’urbanisme de Saint-Lambert préconise une approche qui permet de concilier le respect de l’environnement, la vitalité économique et la cohésion sociale afin de onstituer un cadre urbain distinctif. À cet égard, il mise sur une approche par milieux de vie, puisque ces derniers jouent un rôle stratégique entre l’échelle du projet et celle des grandes orientations territoriales. Ainsi,en complément à la traditionnelle stratégie d’aménagement à l’échelle du territoire, le Plan d’urbanisme propose une stratégie d’aménagement à l’échelle des milieux de vie basée sur le concept de la « ville des courtes distances ».
La ville des courtes distances est un modèle durable d’urbanisation qui mise sur la création de quartiers multifonctionnels et compacts, axés sur la mobilité durable. La ville des courtes distances est un modèle durable d’urbanisation qui vise à créer des milieux de vie complets :
- Compacts, qui misent sur une optimisation du territoire et proposent une densité propice à l’intégration de commerces de proximité, services publics et équipements communautaires;
- Multifonctionnels, où on retrouve des lieux d’emploi, commerces, services, équipements publics et espaces récréatifs à proximité des habitations;
- Conviviaux, propices aux circulations douces (piétons, vélos) et aux lieux de rencontres et socialisation;
- Bien desservis en transports collectifs, pour permettre à la population d’atteindre certaines destinations qui ne font pas partie d’une offre de proximité.
Le territoire de Saint-Lambert bénéficie d’une compacité considérable et il a atteint une certaine maturité qui se prête bien à ce type de modèle. En effet, cette situation permet aujourd’hui de concentrer les efforts de développement sur la consolidation des acquis afin de créer des milieux de vie denses et conviviaux, respectueux de l’échelle humaine et favorables à la création d’une ville des courtes distances.
Le territoire de Saint-Lambert a été découpé en sept secteurs, qui constituent des milieux de vie et des entités relativement homogènes du point de vue historique, géographique, typomorphologique, économique et fonctionnel. Ceux-ci ont également été définis en vue d’assurer une certaine « marchabilité » et sont pour la plupart circonscrits à l’intérieur d’un rayon de 700 m, qui correspond à environ dix minutes de marche.
Pour chacun des milieux de vie, une analyse a été effectuée afin d’analyser les forces et lacunes relatives à la desserte en commerces de proximité, équipements communautaires, parcs, lieux d’emplois, à la mobilité durable ainsi qu’à la mixité et la cohésion sociale. Cette analyse a permis d’identifier des objectifs prioritaires et des stratégies à mettre en œuvre : mesures réglementaires, planification détaillée, aménagement de liens de déplacements actifs, etc.
Les retombées
La « ville des courtes distances », aussi appelée « ville 15 minutes » ou « ville du quart d’heure » suscite l’intérêt de nombreuses villes à travers le monde. La Ville de Paris souhaite en faire le modèle d’aménagement de ses quartiers. Plus près de nous, Ottawa souhaite également inclure ce modèle dans son futur Plan officiel. Cette approche peut s’appliquer autant dans un contexte de planification de nouveaux développements que de bonification des quartiers établis. Dans le premier cas, elle guidera leur localisation en fonction de la proximité des services existants ou en planifiant l’ensemble des services et infrastructures nécessaires à l’intérieur des futurs quartiers. Dans le second cas, il s’agit de cibler efficacement des actions qui ont un impact concret sur le milieu tout en préservant le caractère spécifique des quartiers. Dans des milieux plutôt monofonctionnels, cela pourra se traduire par exemple par l’aménagement de liens actifs vers les équipements et services existants.
L’approche par milieux de vie de la ville des courtes distances permet de s’assurer que ceux-ci soient adéquatement desservis par un ensemble d’activités et d’équipements répondant aux besoins quotidiens des habitants incluant le travail ainsi que les équipements préscolaires et scolaires, qu’ils bénéficient d’options de mobilité durable et qu’ils forment des communautés diversifiées et soudées.
Cette approche s’avère particulièrement pertinente dans le contexte actuel alors que les restrictions liées à la pandémie limitent grandement les possibilités de déplacement. Le quartier devient de plus en plus un milieu de vie complet dans lequel la proximité des services est recherchée.
D’ailleurs, la mise en place de politiques promouvant la « ville 15 minutes » fait partie des recommandations du rapport du réseauC40 Cities (dont fait partie Montréal) visant une relance équitable et durable suite à la pandémie de Covid-19 (C40 MayorsAgenda for a Green and Just Recovery). Il s’agit d’une mesure mise de l’avant dans l’optique d’assurer la santé et le bien-être des populations.
Urbaniste impliqué
Benoit Ducharme – Permis # 1100
Bertrand Goutorbe – Permis # 1492
Partenaires
Ville de Saint-Lambert
Organisations ayant réalisé le projet
Groupe BC2
300-85, rue Saint-Paul Ouest,
Montréal, H2Y 3V4
Québec, Canada