Système d’évaluation en développement durable de Brossard

TRANSFORMER UNE BANLIEUE EN VILLE URBAINE DURABLE
© Devimco, 2017.

Brossard est en effervescence : de nombreux projets de développement et de redéveloppement majeurs sont amorcés sur l’ensemble du territoire, sans compter les projets d’intérêt régionaux que sont le REM et le nouveau pont Champlain! La Ville a donc voulu saisir l’opportunité qui se présentait afin de repenser la conception des projets tout en s’assurant que ceux-ci contribuent davantage au développement durable de son territoire. La technique usuelle d’un PIIA permet d’assurer un encadrement qualitatif des projets selon des critères d’implantation et d’intégration architecturale, mais ne permet pas d’encadrer l’impact environnemental de ces projets sur leur milieu d’insertion. La recherche d’un mécanisme d’évaluation des projets le permettant s’est imposée.

Le SEDD, un levier pour le redéveloppement durable de Brossard

Il est rapidement devenu évident que les processus de certification existants étaient mal adaptés à la résolution des problématiques affectant spécifiquement la banlieue. Parallèlement, il importait d’intervenir au moment de la conception des projets et de permettre aux acteurs que sont le CCU et le conseil municipal de bénéficier d’un outil d’aide à la décision. Ce constat a amené la Ville de Brossard à mettre en place son propre système d’évaluation, en complémentarité avec les différents outils réglementaires déjà en place.

Au terme d’un processus de réflexion et de recherche, le nouveau Système d’évaluation en développement durable (SEDD) a été élaboré conjointement par la Ville de Brossard et Lemay. Inspiré du LEED-AQ, l’outil est adapté au contexte d’une ville de la périphérie de Montréal et de ses problématiques particulières.  Le SEDD a pour but d’amener les promoteurs à revoir leurs pratiques, afin qu’ils conçoivent leurs projets en intégrant davantage les principes du développement durable. La grille d’évaluation d’un projet comprend divers crédits. Les promoteurs ont la liberté de choisir ceux sur lesquels ils souhaitent concentrer leurs efforts, tant qu’ils respectent le seuil minimal prescrit. Les crédits clairement identifiés et répartis dans cinq catégories (lotissement, implantation, architecture,  aménagement de terrain et participation citoyenne) ont été insérés à même le règlement sur les PIIA, dans les rubriques auxquelles ils sont rattachés. Ce système est une première au Québec, et quelques mois seulement apres son adoption, des modifications dans les façons de faire ont déjà été observées et des solutions novatrices ont été proposées, ce qui lui annonce un avenir très prometteur!

CONTACTS

Marie-Claude Aubin, urbaniste
Associée et directrice planification urbaine, Lemay

Marianne Desfossés, urbaniste 
Chargée de projets à la ville de Brossard

Plan et règlements d’urbanisme de la Ville de Bromont

REPENSER LA RÉGLEMENTATION POUR PROTÉGER LES PAYSAGES
© Groupe BC2, 2015.

Pour la révision de son plan d’urbanisme, la Ville de Bromont souhaitait valoriser son patrimoine naturel et paysager en sortant des méthodes conventionnelles de planification. La municipalité a donc remodelé son plan d’urbanisme en se basant sur les principes du « Form-based code ».

Les « Aires de paysage » comme nouvelle base d’aménagement

Ce nouveau plan d’urbanisme est structuré autour de deux concepts : les « Aires de paysage » et les « Plans directeurs d’aménagement ». Les premières sont des portions du territoire dotées de caractéristiques typomorphologiques communes qui constituent les paysages patrimoniaux de Bromont. Des objectifs spécifiques d’aménagement y sont établis. À titre d’exemple, la catégorie « périvillageoise de montagne (desservie) » a comme objectifs le développement d’un produit immobilier rendu unique par l’offre d’une diversité d’habitations desservies par des installations de plein air, alors que la catégorie « périvillageoise de montagne (non desservie) », bien qu’établie dans le même type d’environnement, vise une faible densité dans une perspective de conservation environnementale. De leur côté, les « Plans directeurs d’aménagement » sont des aires de paysages uniques qui font l’objet d’une planification urbaine particulière.

Pour mettre en œuvre ces nouveaux principes d’aménagement, il a fallu adapter ces concepts aux outils conventionnels que sont les règlements d’urbanisme. C’est pourquoi les règlements de zonage ont été révisés pour être simplifiés, et ce, en fonction des aires de paysages identifiées. Par exemple, l’affichage est dorénavant géré par aire de paysage et non uniquement par type d’enseigne. Par ailleurs, le règlement sur les PIIA s’arrime complètement au plan d’urbanisme et détermine pour chaque aire des critères d’évaluation des projets, tels que la qualité, la performance énergétique ainsi que la durabilité des nouveaux projets.

Cette manière de concevoir les plans d’urbanisme est nouvelle au Québec, et cette expérience à Bromont est un des premiers exemples locaux en la matière, ouvrant la porte aux autres municipalités souhaitant passer à un « Form-based code ». Il s’agit d’un modèle particulièrement pertinent pour les municipalités rurales cherchant de nouveaux outils pour protéger leurs paysages traditionnels.

Contact
Steve Potvin, urbaniste,
Directeur principal

Propositions d’aménagement par les élèves de la Shawinigan High School

IMPLICATION JEUNESSE EN COLLABORATION AVEC LA VILLE DE SHAWINIGAN
© Ville de Shawinigan, 2015.

Chaque année depuis 2008, les élèves de 5e?secondaire de la Shawinigan High School élaborent des propositions d’aménagement pour leur ville en collaboration avec des professionnels de la Ville de Shawinigan.

Pour concrétiser le thème «?Penser globalement, agir localement?» du cours Monde contemporain, l’enseignante a sollicité une urbaniste de la Ville de Shawinigan pour guider ses élèves dans une réflexion globale autour d’une problématique urbaine. Ainsi, il leur est demandé de faire des propositions d’aménagement pour un espace urbain à réhabiliter à proximité de l’école.

Immersion dans un processus de conception urbanistique

Les élèves, par groupes, commencent par faire des recherches sur les principaux thèmes liés à la ville, à savoir l’environnement, l’énergie, l’urbanisme, la vie communautaire et la population. Puis, des professionnels (urbaniste, historien et biologiste) font des conférences en classe pour présenter leur profession et les enjeux urbains actuels. Ensuite, les élèves se rendent sur le site à réhabiliter pour réaliser le diagnostic et appréhender les problématiques in situ. Après quelques séances en classe, ils développent, en équipe, des propositions d’aménagement pour le site étudié. Une première présentation en classe a lieu, ce qui leur permet d’améliorer encore plus le concept.

Au terme du projet, les élèves présentent leurs propositions d’aménagement devant le maire, les conseillers municipaux, les membres du comité consultatif d’urbanisme et d’autres invités en lien avec la problématique étudiée. Cette présentation est le point d’orgue de leur travail, et le maire commente chaque projet en insistant sur leurs aspects innovants.

La Ville de Shawinigan s’implique dans cette activité en mettant son personnel à la disposition des élèves pour des rencontres avec les urbanistes, les techniciens pour la production de cartes ou encore le Service des communications. Certaines propositions d’aménagement ont été retenues par les équipes de la Ville, qui les ont approfondies et appliquées sur le territoire. C’est une façon originale et efficace d’impliquer la prochaine génération dans la vie de leur ville et de leur donner des clés pour comprendre l’urbanisme et les enjeux qui en découlent.

CONTACT
Suzanne Marchand, urbaniste
Directrice du Service de l’aménagement et de l’environnement, Ville de Shawinigan

Le village en haut du ruisseau à Dieppe

PROJET PILOTE MODÈLE DE DESIGN DE QUARTIER DURABLE

© TriDev Corporation

Le développement résidentiel en région est très souvent un grand consommateur d’espace. La conception du «?Village en haut du ruisseau?» vise au contraire à conserver une grande partie du boisé existant et à rentabiliser l’installation d’infrastructures en densifiant les résidences dans les nouveaux développements.

En 2004, le promoteur TriDev Corporation, souhaitant développer un lotissement résidentiel, demande un changement de zonage à la Municipalité de Dieppe. C’est à cette occasion que la Municipalité, en partenariat avec la province du Nouveau-Brunswick, propose au développeur de réaliser un projet pilote de DECOD (design de collectivité durable) pour concevoir un lotissement respectant les principes du développement durable. En 2009, une première phase est lancée, et en 2015, c’est la sixième phase qui commence.

Un amalgame de bonnes pratiques

Le terrain développé compte 12,5?hectares, dont 8,5 sont conservés au titre d’espaces sensibles ou significatifs. Sur les trois hectares restants, 217 logements seront construits grâce à la réduction de la taille des terrains et 20?% d’entre eux sont des logements plus abordables. La réduction de la taille des terrains dédiés aux habitations attire également des résidents qui ne souhaitent pas avoir un grand terrain à entretenir, mais qui veulent vivre dans un environnement de qualité grâce à la grande part d’arbres matures conservés. D’autre part, le coût d’installation et d’entretien des infrastructures est réduit, puisque celles-ci desservent un grand nombre de résidences pour un déploiement limité.

De nombreuses études ont été réalisées pour caractériser le terrain à développer. Une fois les espaces naturels à conserver déterminés, le développement résidentiel est conçu dans les espaces qui n’ont pas d’intérêt naturel particulier. Il a été choisi de construire les rues dans une logique est-ouest pour assurer un ensoleillement optimal et de grands arbres matures sont conservés au nord du lotissement pour protéger les habitations des vents hivernaux.

Ce projet est un exemple de conception conjointe où le temps et le travail ont permis d’améliorer significativement la qualité du développement résidentiel. Le promoteur pourra construire 217 logements, alors que le zonage initial en permettait seulement cinq. La municipalité a également pu grandement accroître ses recettes fiscales et rentabiliser le déploiement des infrastructures. Des étudiants ont aussi participé au projet, notamment la School of Planning de l’Université de Dalhousie en Nouvelle-Écosse et le groupe Littoral et vie de l’Université de Moncton.

Contact

André Frenette
Directeur du Service de planification et de développement, Ville de Dieppe

Plan directeur de transport actif de Chelsea

DÉPLACEMENTS REPENSÉS EN MILIEU RURAL
© Municipalité de Chelsea, 2015.

Le Plan directeur de transport actif de Chelsea est un document développé par la Municipalité afin de favoriser les transports non motorisés sur son territoire. Celui-ci a été réalisé en partenariat avec l’organisme à but non lucratif Sentiers Chelsea Trails (SCT), qui avait déjà la responsabilité de l’entretien et du développement de plusieurs sentiers récréatifs sur le territoire municipal. La création de ce document a été amorcée à la suite d’une collaboration de la Municipalité et de SCT avec le ministère des Transports du Québec pour l’aménagement d’un sentier récréatif dans le corridor de l’autoroute 50. L’élaboration du Plan directeur pour toute la municipalité s’est faite à travers plusieurs consultations publiques, afin de mieux comprendre les besoins des résidents. En parallèle, des discussions ont été entamées avec les propriétaires fonciers stratégiques, dont Hydro-Québec. Le Plan devrait aider les résidents à développer de saines habitudes de vie en intégrant la pratique d’activité physique dans les déplacements quotidiens grâce aux sentiers fonctionnels, ainsi que permettre une meilleure mise en valeur du territoire grâce aux nouveaux sentiers récréatifs. Ce plan se démarque par ailleurs par son adoption rapide (moins d’un an) malgré la présence d’un nombre important d’intervenants.

Réseau de sentier au service des citoyens

Le plan directeur de transport actif de Chelsea se distingue aussi par la volonté de la Municipalité de mettre en valeur des sentiers non seulement récréotouristiques, mais avant tout fonctionnels. Le Plan prévoit la connexion entre les quartiers résidentiels, les points d’intérêt, le cœur villageois ainsi que les municipalités avoisinantes, et ce, sur quatre saisons. Il permet entre autres de protéger des sentiers informels existants qui étaient menacés par développement résidentiel. Il est intéressant de noter que le financement de sa mise en œuvre a été envisagé en amont, en raison du contexte d’austérité budgétaire actuel. Les projets du Plan directeur devraient être réalisés avec l’aide de subventions gouvernementales, du budget municipal, de commandites ainsi que de collectes de fonds, en mettant de l’avant à la fois l’aspect de la santé publique et l’aspect environnemental du Plan. Le défi pour sa concrétisation demeure toutefois la volonté des propriétaires fonciers à accorder les droits d’accès à leurs terrains.

CONTACT
Ronald Rojas
Directeur du Service des loisirs, de la culture et de la vie communautaire, Municipalité de Chelsea