Outil de réduction de la dépendance à l’automobile dans l’arrondissement Saint-Laurent

UN TRAITEMENT PRÉVENTIF CONTRE LA DÉPENDANCE À L’AUTO SOLO
© Ville de Montréal, 2016.

La dépendance à l’automobile constitue aujourd’hui un enjeu prioritaire à travers le monde. À la lumière des principes du développement durable, l’arrondissement de Saint-Laurent a émis pour la première fois à Montréal un plan de gestion des déplacements (PGD) pour les demandes de permis de construction ou de certificats d’autorisation concernant les projets non résidentiels générant plus de 100 cases de stationnement.

Cette initiative a été possible grâce à la collaboration étroite avec MOBA et le Centre de gestion des déplacements (CGD) de l’ouest métropolitain. Les CGD du Québec sont mandatés par le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports pour réaliser ces PGD.

La mobilité durable au service de tous

Le PGD est un outil de gestion de la demande en transport et s’adresse aux employeurs qui sont de grands générateurs de déplacements. Cette nouvelle mesure a comme objectifs la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la réduction de la dépendance à l’automobile, deux enjeux sur lesquels les municipalités sont appelées à se positionner et à agir. Elle se distingue d’ailleurs des plans de gestions habituellement recommandés en utilisant comme critère non pas le nombre de déplacements générés, mais le nombre de places de stationnement construites.

Cette réglementation exige des employeurs de prévoir des mesures minimales de diminution de l’auto solo, à la fois dans la conception du bâtiment (ex. : installation d’un stationnement pour vélos couvert et sécurisé) ainsi que dans les gestions des usagers (ex. : rabais aux employés sur les titres de transport collectif). Cette réglementation a aussi pour avantage de mener les entreprises à réfléchir en amont à leurs besoins en matière de transport, dès la construction, en plus de s’adapter à l’évolution des besoins en matière de transports alternatifs, puisque le plan doit être révisé aux trois ans.

CONTACT

Josiane Paradis, urbaniste stagiaire
Chargée de projet en transport durable chez MOBA

Écoquartier le domain Kogan à Rivière-du-loup

Démarche de conceptualisation de projet exemplaire

© Ville de Rivière-du-loup, 2015.

Le projet d’écoquartier du domaine Kogan est constitué d’une friche industrielle et d’un terrain commercial privé pour une superficie totale de moins de deux hectares. Le concept d’aménagement adopte plusieurs mesures permettant de réduire la consommation d’énergie tout en maximisant l’utilisation de celle-ci. L’objectif est de construire 200 logements avec des ratios de stationnement réduits et en sous-terrain, des bâtiments mitoyens, des rues étroites et végétalisées, une mixité d’usages, des toits verts et des espaces verts partagés.

La prise en charge du développement par la Ville

L’aspect innovant du domaine Kogan réside d’une part dans la démarche de gestion et de conceptualisation du projet, et d’autre part dans la qualité des réalisations prévues. La Ville de Rivière-du-Loup a choisi d’être le maître d’ouvrage du projet et d’utiliser les compétences présentes au sein de son administration municipale afin d’assurer une conception concertée et ancrée dans la réalité locale. Le comité de travail intègre également des experts externes de Vivre en ville, qui offrent un soutien dans la conception du projet. Cette démarche concertée nécessite des délais plus longs, mais ce développement de l’écoquartier servira de levier pour le développement futur de la ville. Le fait que la Ville demeure responsable du projet de la conception à la vente des lots permet d’assurer le respect des critères d’aménagement développés dans la mise en œuvre.

Le quartier est conçu à l’échelle humaine avec des bâtiments de quatre étages et moins répartis sur 17 lots qui seront développés par des promoteurs différents et par l’autopromotion afin d’assurer une multiplicité des formes et des modes d’habitation. Les réalisations de l’écoquartier en matière de développement durable intègrent également la gestion de l’eau à différentes échelles (toits verts, terrain, site, puis écosystème).

© Ville de Rivière-du-loup, 2015.

La localisation de l’écoquartier sur une friche industrielle dans le centre-ville de Rivière-du-Loup et sa connectivité, tant à la rue principale qu’aux éléments naturels à proximité, ajoutent au caractère durable du projet. La trame urbaine du quartier prévu complète la trame existante et permet de renforcer des liens piétonniers déjà réalisés. Nous ne sommes donc pas ici dans un contexte où l’on utilise l’appellation « écoquartier » pour promouvoir la densification de sites excentrés ou peu propices à l’urbanisation ; on utilise au contraire les propriétés de l’écoquartier pour dynamiser un centre-ville existant.

Contact
Myriam Marquis, urbaniste
Directrice de l’urbanisme, Ville de Rivière-du-Loup

Consultation préliminaire au PPU du secteur d’emplois du Plateau-est de Montréal

TECHNOLOGIES DE RÉALITÉ AUGMENTÉE COMME OUTIL DE PARTICIPATION

© Office de consultation publique de Montréal, 2015.

Cette démarche participative, en plus d’être menée en amont de l’élaboration d’un programme particulier d’urbanisme (PPU), intègre des technologies de réalité augmentée, dont une installation interactive, l’impression 3D, la plateforme Web 3D Betaville et les lunettes de réalité virtuelle Oculus Rift. Il s’agit d’une innovation des pratiques qui détonne par rapport aux consultations traditionnelles de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) avec dépôt de mémoires en aval de la planification.

Mandaté par le comité exécutif de la Ville de Montréal, l’OCPM a organisé cette démarche afin d’accompagner l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal dans sa planification du secteur d’emplois du Plateau Est. Nous pouvons certainement retirer des apprentissages de ce projet pilote qui inspire par sa méthodologie nouvelle et son utilisation de plusieurs technologies d’immersion 3D.

Immersion 3D au service de la consultation

La démarche s’est déroulée en quatre étapes, de septembre 2014 à janvier 2015. D’abord s’est tenue la tournée de préconsultation, où les acteurs clés du milieu ont été informés de la démarche et ont été invités à valider les enjeux qui allaient servir à alimenter les étapes subséquentes de consultation. Ensuite ont eu lieu les cinq ateliers à l’objectif ambitieux de permettre aux citoyens, travailleurs, entreprises et autres groupes de créer leur scénario de rêve pour la régénération du secteur. Les technologies de réalité augmentée ont été utilisées dans ce contexte pour améliorer la compréhension du territoire et faciliter les échanges entre des acteurs aux opinions divergentes. À l’aide de marqueurs représentant différents types de bâtiments, les participants pouvaient moduler la ville sur un plan, et une caméra filmant ce plan en plongée permettait de rapporter sur un écran, en temps réel, les modèles 3D liés aux marqueurs. L’impression 3D a aussi été utilisée pour matérialiser les propositions d’aménagement développées. En troisième étape, un forum public a été organisé afin de présenter la démarche à l’ensemble de la population et de permettre à tout un chacun de s’immerger dans les problématiques du secteur. Parmi les différents kiosques, celui de la plateforme Betaville a été très utile pour recueillir les opinions citoyennes directement dans l’environnement 3D de Betaville.net. Les lunettes Oculus Rift ont aussi été mises à la disposition des participants pour leur permettre de se balader virtuellement dans le secteur. La dernière étape a été l’audition des opinions, où tous ceux qui le désiraient ont pu donner leur avis.

Si toutes les technologies n’ont pas eu le même niveau d’appropriation, les impressions 3D et Betaville ont été particulièrement utiles à la consultation.

Contact : Jimmy Paquet Cormier, OCPM

Démarche de participation citoyenne : réinventer la ville de Lac-Mégantic

L’IMPLICATION D’UNE COMMUNAUTÉ POUR LA RECONSTRUCTION DE SON CENTRE-VILLE

© Convercité

À la suite du terrible accident ferroviaire qui s’est produit à Lac-Mégantic en 2013, la Ville a mis sur pied un Comité d’aménagement et de mise en œuvre (CAMEO) afin de mener une grande démarche de participation citoyenne, appelée «Réinventer la ville», dans le but de concevoir le plan de reconstruction de la zone sinistrée. Cette démarche est l’une des plus novatrices et inspirantes en matière de participation citoyenne au Québec. Elle a permis d’inclure plus de 500 citoyens de tous âges et issus de classes sociales variées.

Les citoyens se sont investis au-delà de la participation; certains d’entre eux se sont engagés à animer des tables rondes. Ils se sont questionnés sur la manière de réaliser les projets. Ils ont fait plusieurs propositions et se sont montrés désireux de s’impliquer dans le processus de réalisation. Ainsi, ils ont demandé la création d’un bureau de reconstruction, qui a vu le jour et dans lequel plusieurs d’entre eux se sont directement impliqués. Dans les démarches de participation plus classiques, il est encore rare de voir des citoyens animer des tables de concertation et il est aussi rare de les questionner sur la manière de réaliser les projets, et surtout, de leur demander comment ils pourraient s’impliquer. Pourtant, l’exemple de Lac-Mégantic démontre qu’ils apportent une expertise incroyable pour la planification territoriale de nos villes et que les municipalités ont tout intérêt à collaborer avec eux.

Intégrer les citoyens jusque dans la réalisation des projets

La démarche de Lac-Mégantic est particulière, puisqu’elle s’inscrit dans un contexte postcatastrophe. Cependant, elle amène les professionnels de la participation citoyenne à réfléchir quant aux outils à développer pour profiter de l’étape de participation pour renforcer la communauté et intégrer les citoyens dans la réalisation des projets de leurs villes. Ainsi, l’expérience de Lac-Mégantic peut être inspirante pour bien d’autres municipalités. Un rapport d’étape est disponible en ligne et, bientôt, une nouvelle publication, réalisée par le Bureau de reconstruction et Convercité, l’organisme responsable de l’animation de la participation citoyenne, permettra d’en apprendre davantage sur la démarche. Cette publication constituera un outil supplémentaire pour aider les municipalités à se préparer aux défis de la planification territoriale en incluant la population. Elle présentera les succès de la démarche, mais aussi les difficultés rencontrées et les apprentissages tirés de cette aventure, offrant ainsi une perspective unique sur la participation citoyenne, ses outils et ses stratégies, dans un contexte traditionnel ou postcatastrophe.

CONTACT
Stéphane Lavallée,
Directeur du Bureau de reconstruction du centre-ville, Ville de Lac-Mégantic

Projet Bonaventure : de l’autoroute au boulevard

Passer de coupure à vitrine à l’entrée de la Ville
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© Ville de Montréal
Le tronçon de l’autoroute Bonaventure situé entre le milieu du canal de Lachine et la rue Notre-Dame, où les voies rapides prenaient fin, appartenait à la Ville de Montréal jusqu’à sa démolition en 2016. En effet, plutôt que d’investir pour prolonger la vie utile de cette structure sur pilotis construite en 1966, la Ville a choisi de la remplacer par un boulevard urbain au niveau du sol. Cette opération d’envergure, qui constitue le cœur du Projet Bonaventure, permet de renouveler une entrée majeure du centre-ville, de retisser les liens entre les secteurs lui étant adjacents et de soutenir le redéveloppement urbain.

L’accès au centre-ville revêt une importance fondamentale pour le développement de Montréal. Le centre-ville représente toutefois un environnement urbain dense et complexe qui constitue à la fois une destination et un milieu de vie. La Ville doit donc s’assurer que les infrastructures de transport s’y intègrent en conséquence.

Le boulevard urbain change la configuration des rues du secteur. Les voies autoroutières se terminent désormais à la rue Wellington, et les intersections avec les rues transversales sont gérées à l’aide de feux de circulation. Des voies réservées aux autobus ont été implantées de même qu’un système de transport intelligent (STI) permettant la gestion dynamique des feux de circulation. Des infrastructures de qualité pour les piétons ont été aménagées. Des aménagements cyclables ont également été implantés dans les rues avoisinantes.

De l’art public qui côtoie des aires de jeux et de repos

L’espace libéré par la démolition de l’autoroute a été transformé en une importante séquence de lieux publics. Celle-ci contribue à améliorer la qualité de vie des résidents. Un total de 24 000 mètres carrés d’espaces publics a été aménagé afin de répondre au manque de lieux publics dans le secteur. Une importante proportion des surfaces minéralisées est maintenant composée de matériaux perméables. Par ailleurs, le projet contribue au verdissement du centre-ville de Montréal par la plantation de plus de 300 nouveaux arbres. Chaque extrémité de la séquence de lieux publics présente une œuvre d’art majeure; une de l’artiste espagnol de renommée internationale Jaume Plensa au Sud et l’autre de l’artiste montréalais Michel de Broin au Nord.

CONTACT

Pierre Sainte-Marie, urbaniste
Chef de division, Service des infrastructures, de la voirie et des transports