Pep académie : intervention au parc Rutherford

CATALYSEUR D’APPROPRIATION D’ESPACE PUBLIC
© Steven Porotto

Le réservoir souterrain McTavish est situé sur le campus de l’Université McGill, dans un endroit enclavé et difficile d’accès au versant sud du mont Royal. Conçu au XIXe siècle, cet espace au flanc de la montagne était plutôt méconnu, voire inutilisé. Le projet de la promenade Fleuve-Montagne, inaugurée cet été par la Ville de Montréal, a redonné de l’attention à ce lieu. En partenariat avec l’Université McGill, des travaux de modernisation ont été réalisés afin d’aménager l’espace : terrains de sport, pavés, points d’eau, clôtures, gazon synthétique, mobilier urbain et plus encore ont ainsi fait leur apparition. C’est dans le cadre de cette démarche qu’a été réalisé Chapitre d’été, un projet de bibliothèque en libre-service. Ce projet a permis d’offrir un espace de réflexion sur les usages potentiels du lieu. En outre, c’est dans ce contexte qu’a été invitée la première cohorte de PEP Académie à intervenir dans le parc Rutherford.

Gouvernance résiliente et espaces participatifs

La PEP Académie est une série de courts programmes d’interventions structurantes dans l’espace public qui mobilise étudiants, citoyens et acteurs locaux dans la cocréation d’un espace collectif. Sous forme de cohorte, l’Académie a à cœur d’éveiller un lien entre une communauté et un lieu précis grâce à des activités de sensibilisation, des aménagements réconfortants, des soirées d’animation et des ateliers d’apprentissage. Cette cohorte s’est vu donner comme mission de bonifier et de servir le lieu en portant les désirs des communautés avoisinantes. La mise en place de l’Académie est une innovation permettant de renverser la commande du projet urbain et de redonner une partie du contrôle décisionnel aux citoyens. Travaillant en équipe pluridisciplinaire, elle unit citoyens volontaires, professionnels et jeunes diplômés autour d’un but commun. Pour cette première édition, les membres de la PEP Académie ont réussi à atteindre l’objectif qu’ils s’étaient donné : faire en sorte qu’une communauté développe un sentiment d’appartenance à un espace jadis impersonnel par la mobilisation d’une diversité d’acteurs autour de la création, de l’animation et de l’opération du lieu.

Espace collectif marina Saint-Roch à Québec

UN PROCESSUS PARTICIPATIF ET CRÉATIF POUR L’AMÉNAGEMENT D’UN ESPACE PUBLIC
© La Pépinière | Espaces collectifs, 2017.

L’aménagement de l’espace collectif sur le site de la Marina Saint-Roch à Québec est un projet qui encourage l’appropriation des espaces riverains du cœur de ville par la communauté locale. Grâce à la diversification des activités proposées sur le site et par l’entremise d’aménagements transitoires et d’ateliers, le projet a permis la revitalisation de la Marina. Ainsi, un nouveau pôle de dynamisme communautaire a été créé dans le quartier.

L’appropriation des berges en milieu urbain par un processus participatif

La popularité et l’appropriation importante de l’espace collectif par la population sont en grande partie dues au processus participatif ambitieux mis en place. Cette initiative avait pour objectif de permettre la collaboration entre les divers acteurs locaux et d’encourager une séance de remue-méninges communautaire sur les futurs aménagements de la Marina. Au travers d’ateliers de codesign, d’ateliers de consultations citoyennes et d’un appel à projets, il a été possible d’aménager un espace public et communautaire enraciné dans son environnement. Le projet est le fruit de la collaboration de plusieurs partenaires, soit principalement  La Société de la rivière Saint-Charles et la Ville de Québec. Deux stratégies ont permis au processus participatif d’obtenir un rayonnement important et un vaste intérêt des acteurs locaux. D’une part, une équipe composée d’une coordonnatrice communautaire et d’un agent de site est allée à la rencontre des acteurs du quartier, afin de discuter de leurs attentes et besoins concernant l’aménagement de la marina. Cette équipe se chargeait quasi quotidiennement d’établir des liens directs avec les usagers et d’encourager l’implication des organismes dans les activités de conception. La deuxième stratégie utilisée fut le lancement d’un appel à projets. Cinq équipes d’artistes, de designers et d’architectes du quartier ont alors été sélectionnées pour concevoir cinq installations originales qui verraient le jour sur le site de l’espace collectif.

Créateur de sentiments d’appartenance et lieu de partage et de socialisation, l’espace collectif de la Marina Saint-Roch est une expérimentation qui a su valider une méthodologie de travail ambitieuse. Le déploiement de cette stratégie de participation a contribué au succès de la première édition de l’espace collectif et représente également la méthodologie à prendre en exemple pour assurer le succès des éditions suivantes.

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Jean-Philippe Simard, urbaniste
Responsable du développement, de la création et de la médiation La Pépinière | Espaces collectifs

Projet Arpent vert et Réglementation sur les terrains vacants à Montréal

AIDER LA VILLE ET LES CITOYENS À CULTIVER ET À DONNER UNE ÂME AUX ESPACES VACANTS
© Lande, 2016.

Lande est un collectif qui vise à aider les communautés à faire des espaces vacants des espaces de vie, de renouveau et d’amélioration de l’environnement urbain. À l’échelle de chaque projet, Lande est là pour aider les citoyens à surmonter chaque obstacle administratif et logistique.

La première action de l’OBNL a été la mise place d’une plateforme Internet participative permettant aux Montréalais de localiser les terrains vacants. Plus d’une centaine de terrains ont ainsi été recensés. Cette collecte d’informations a permis de sensibiliser le grand public et les élus au grand nombre d’espaces vacants sur le territoire et permet de démontrer le potentiel du projet de réhabilitation, sa portée écologique, économique et sociale pour l’ensemble de la ville.

L’action conduite à travers la réglementation et le projet

Lande a proposé à la Ville de Montréal une marche à suivre pour l’aménagement ou l’animation des terrains municipaux vacants. Ce règlement sur les terrains publics vacants se base sur l’idée fondatrice de Lande selon laquelle les citoyens doivent pouvoir se réapproprier les espaces vacants. L’intérêt est triple : l’espace perdu peut être valorisé, les aménagements sont une réponse adaptée aux besoins du quartier et de sa population et cette démarche collective participe à la création de communautés vivantes, inclusives et solidaires. Les points clés du règlement sont la désignation dans les équipes municipales d’un interlocuteur pour les citoyens sur les questions de réappropriation des terrains vacants; la mise en place d’un projet pilote et, comme but final, la rédaction d’un règlement-cadre pour l’intervention dans les terrains publics vacants.

À une échelle plus locale, Lande intervient comme facilitateur et accompagnateur des initiatives de quartier, comme pour le projet Arpent Vert, dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Un terrain vacant, renommé Arpent Vert par le collectif citoyen qui l’a réinvesti, est désormais un site d’agriculture urbaine. Grâce à l’obtention d’un permis d’occupation et à l’octroi de subventions, le terrain a pu être nettoyé, réaménagé avec un mobilier temporaire et des plantations. Le site est désormais porté par un groupe ouvert de citoyens engagés. Le groupe s’agrandit par une présence active sur les réseaux sociaux, où les habitants du quartier peuvent échanger de l’information.

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Maude Ladouceur, urbaniste

Aménagement de la placette Maguire à Québec

UNE DÉMARCHE DE CO-CONCEPTION
© Atelier Le Banc, 2016.

La placette Maguire est un exemple d’urbanisme éphémère qui se distingue par la démarche employée pour l’élaboration de son design. Cette placette est située sur l’avenue Maguire à Québec.

Le projet est né tout d’abord de la volonté d’utiliser l’espace sous exploité du parvis de la bibliothèque Charles-Blais. La placette entre dans le cadre du projet de dynamisation de l’artère commerciale qu’est l’avenue Maguire.

Une démarche de conception doublement originale

S’il a été dans un premier temps le projet de l’équipe municipale, l’aménagement de la placette s’est fait en concertation avec les riverains du quartier et autres acteurs locaux concernés. Des ateliers ont été mis en place pour que résidents, commerçants, employés municipaux et employés de la bibliothèque puissent se projeter et imaginer un design tout en tenant compte des réalités temporelles et budgétaires du projet. Ces ateliers ont permis la participation d’une trentaine de personnes.

L’aménagement a pu être conçu et réalisé en un temps relativement court compte tenu du processus de concertation citoyenne qu’il a impliqué : la concertation a eu lieu fin avril et, deux mois plus tard, la placette était inaugurée. Cette rapidité est due en grande partie à la démarche collaborative mise en place par la Ville pour l’ensemble du projet. La conception, incluant l’élaboration et l’animation de la consultation publique, ainsi que la réalisation ont été suivies par le même groupement. Durant tout le processus d’aménagement, les équipes municipales et les membres du collectif ont donc travaillé de concert, tant sur l’approche participative que sur la réalisation en elle-même. Le but de la démarche était de dépasser la relation client-consultant pour permettre une synergie des deux équipes.

Afin de nourrir les prochaines démarches de conception, la réception et l’usage des citoyens de la placette ont été méthodiquement observés. Les résultats de cette évaluation seront exploités dans la conception de réalisations futures, afin de donner des retombées durables à ce projet de nature éphémère.

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Alejandra de la Cruz
Designer urbain, Associée à L’Atelier Le Banc

Village Au pied-du-courant à Montréal

UNE FENÊTRE CITOYENNE SUR LE FLEUVE SAINT-LAURENT
© Jean-Michel Seminaro, 2015.

Le Village au Pied-du-Courant est une initiative citoyenne et communautaire visant la réappropriation d’un terrain délaissé de la ville, qui offre une perspective exceptionnelle sur le paysage emblématique de Montréal, soit le fleuve Saint-Laurent. Ce projet traduit de façon concrète et spectaculaire le pouvoir de la communauté pour la valorisation du paysage urbain. Le projet (initialement nommé Village Éphémère) a été lancé par l’Association du design urbain du Québec (ADUQ) à l’été 2014, puis repris et orchestré par Pépinière & Co, à la suite de la demande de nombreux Montréalais qui souhaitaient pérenniser l’événement.

Pour aménager le lieu, l’organisme a fait appel à la collaboration d’artistes, d’artisans et de designers locaux, leur offrant un lieu d’expression, d’occasions et d’expérimentation hors du commun. La programmation regroupe des événements et des activités diverses, et ce, pour l’ensemble de la population, afin que tous puissent s’approprier le site. On retrouve également des activités sportives, un cinéma en plein air, un jardin avec des installations artistiques, une promenade riveraine, de la cuisine de rue, un biergarten ou « jardin de bière » et, finalement, une plage artificielle qui accueille un grand nombre d’activités et d’animations.

Chaque été, le site devrait reprendre vie sous une nouvelle forme. Pour Pépinière & Co, ce projet est le premier d’une série d’initiatives pour améliorer les espaces délaissés de Montréal et révéler leur potentiel (Jardins Gamelin, l’Hivernale, Marché du Nord, etc.).

Assurer la transition d’un site festif à une place publique fréquentée

Actuellement, l’achalandage au site est concentré lors d’événements ponctuels, notamment du fait que le site est en marge de la ville, loin des rues très fréquentées du centre-ville. Le défi reste de faire du site un espace porté non seulement par des interventions éphémères, mais aussi une place publique à la fréquentation régulière et mixte.

Le financement du projet demeure un enjeu. Alors que les porteurs du projet ont à cœur de créer une place publique que tous pourraient s’approprier, de nombreux projets similaires ont dû être privatisés ou on a dû monnayer l’accès au site. Ce modèle de fonctionnement, à l’inverse de l’esprit des organisateurs, est promu par un nombre de bailleurs de fonds toujours plus grand.

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Jérôme Glad
Chargé du développement, Pépinière et Co.