Sentier linéaire de la traverse du coteau à Chicoutimi

L’urbanisme participatif au service de l’aménagement urbain

© CEUM

Traversant en diagonale le centre-ville de l’arrondissement Chicoutimi, la traverse du Coteau, une ancienne emprise de chemin de fer du Canadien National cédée à la ville dans les années 1980, était un sentier informel non entretenu depuis plusieurs années. En 2012, la Ville de Saguenay a commandé une étude sur l’utilisation du sentier. À la lecture des résultats, il est apparu que le sentier était très utilisé et apprécié des citoyens du centre-ville.

Avec l’appui du conseiller de la ville Simon-Olivier Côté, de l’Agence de la santé publique du Canada, de la Ville de Saguenay et du Centre d’écologie urbaine, le Comité du parc linéaire (COPAL) fut mis sur pied afin de regrouper diverses parties prenantes (citoyens, ville, organismes communautaires) dans le but d’aménager un sentier linéaire répondant aux besoins du milieu.

La participation publique comme outil de créativité

La participation citoyenne fut au cœur de ce projet, à la fois pour cibler les besoins de la population locale et pour faire preuve de créativité dans les nouvelles utilisations de cette infrastructure. Par exemple, la question de la sécurisation de certaines intersections fut soulevée, ce qui a mené à un exercice interprofessionnel pour trouver des solutions.

Du côté des initiatives citoyennes, une marche exploratoire, du mobilier urbain conçu par un artiste et un espace de mangeoires pour oiseaux fabriquées par des enfants du quartier sont quelques-uns des projets mis en œuvre pour redynamiser cet espace.

Une initiative qui sensibilise et fait avancer la participation publique à Saguenay

Au-delà du simple aménagement physique, il s’agissait d’une première vraie expérience d’aménagement collaboratif dans l’arrondissement de Chicoutimi – et pour la Ville de Saguenay, de manière plus générale. Cette expérience a pavé la voie à une plus grande ouverture des divers services municipaux à la participation citoyenne et a même mené à un chantier visant l’élaboration d’une procédure de participation citoyenne pour de futurs projets, dans le cadre de la révision du schéma d’aménagement et de développement de la ville. D’un projet ponctuel émanera peut-être de nouvelles pratiques de participation citoyenne plus systémiques dans la région.

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Marie-Christine Tremblay, urbaniste

Projet de protection et de réhabilitation du littoral de l’anse du sud de Percé

S’adapter aux changements climatiques tout en protégeant le patrimoine paysager

© Ville de Percé

Depuis plusieurs années, la Ville de Percé cherchait une solution durable pour protéger son littoral contre les tempêtes maritimes et l’érosion côtière, dont l’impact s’accentue dans un contexte de changements climatiques. À la suite des dommages importants aux infrastructures publiques et aux résidences locales lors d’une tempête en 2016, la municipalité a entrepris avec l’appui des divers paliers de gouvernement un projet de réhabilitation de la côte accompagné de nouveaux aménagements urbains plus résilients.

Le projet a été réalisé rapidement dans un contexte d’urgence lié aux dommages causés aux infrastructures municipales et au risque économique d’une baisse du tourisme. Malgré tout, ce projet a obtenu l’adhésion d’une grande variété de partenaires, dont divers paliers de gouvernement et groupes de recherche, ainsi que de la population de Percé.

Aménager en s’inspirant de la nature, une solution à plusieurs problèmes

La particularité de ce projet de réhabilitation est la volonté des divers partenaires d’expérimenter une nouvelle méthode de lutte à l’érosion côtière et de s’éloigner des pratiques conventionnelles dans un contexte d’urgence. Le vaste projet dépassait la réfection de l’ancienne promenade. Plutôt que de continuer dans les pratiques d’artificialisation des côtes par des structures rigides comme les murs de béton, ce projet s’est inspiré des infrastructures naturelles en créant une recharge de plage en galets sur une longueur de neuf cents mètres, puis a mis celle-ci en valeur en réaménageant une partie des infrastructures touristiques du centre-ville, avec entre autres un nouveau parc municipal ainsi qu’une promenade afin de remplacer les structures endommagées et mettre en valeur les nouveaux aménagements côtiers.

Un projet exemplaire au grand rayonnement

L’exemplarité de ce projet – autant dans son aspect technique de prévention des effets des changements climatiques que par l’implication de partenaires gouvernementaux, privés, scientifiques et civils – lui a valu une place dans le rapport annuel de RegionsAdapt, une initiative émanant de COP21, ainsi que d’être présenté à titre d’exemple de bonne pratique dans plusieurs colloques et congrès. Globalement, ce projet a démontré la capacité d’initiative et d’adaptation des communautés locales face aux risques générés par les changements climatiques.

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Ghislain Pitre
Directeur du Service d’aménagement et urbanisme à la Ville de Percé

Place publique éphémère du 962, rue Mont-Royal

Un espace participatif et modulable pour expérimenter des configurations

© Plateau-Mont-Royal

L’arrondissement du Plateau-Mont-Royal a souhaité transformer un terrain vacant de l’ancien Esso, situé à la jonction d’une avenue commerciale emblématique et d’un secteur résidentiel typique, pour en faire un lieu de détente verdi et un espace où des évènements pourront se tenir. Durant un an, une vaste démarche de consultation a été mise en place pour l’aménagement de ce terrain.

Une démarche de consultation par une scénographie modulable

L’arrondissement a opté pour une méthode de consultation en plusieurs étapes. Dès le début du projet, les citoyens et les parties prenantes (commerçants, SDC, CLSC, bureaux, organismes, etc.) ont cocréé le projet, car ils avaient carte blanche sur les aménagements futurs. Au lieu de choisir entre deux concepts achevés, comme trop souvent, la participation citoyenne se déploie lors de chaque étape du processus.

L’arrondissement a testé trois différentes configurations spatiales en grandeur réelle. Ainsi, il était possible d’expérimenter directement les trois propositions. La première était un lieu de rencontre favorisant les échanges collectifs autour d’une place centrale. La deuxième était séparée en deux portions distinctes : un côté jardin, un côté animé ouvert sur la rue. Finalement, la troisième proposition était plus polyvalente, et incluait une petite scène pour présenter des évènements. Les trois aménagements temporaires étaient résolument différents dans l’espace, mais ils ont tous été construits avec le même mobilier afin d’éviter l’usage unique.

Une participation en temps réel et en grandeur nature

Une plateforme interactive a été mise en place pour que les usagers expriment leurs souhaits en amont du projet, mais également leur évaluation de chacune des propositions. Déstabilisants pour bon nombre de citoyens, les aménagements éphémères doivent être bien expliqués. Il est important de rappeler aux usagers qu’il s’agit d’une phase de test de même que d’un aménagement et d’un mobilier temporaires pour tester une proposition, et qu’ils ne doivent pas être comparés à des aménagements finis et permanents.

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Maureen Wilhelm-Blanc – Conseillère en planification
Direction du développement du territoire et des travaux publics

Viaduc 375

Un projet d’urbanisme tactique et inclusif

© Charles-Olivier Bourque, 2018.

À l’occasion du 375e anniversaire de Montréal, le projet du Viaduc 375 a offert pendant quelques jours l’expérience d’une promenade piétonne sur le viaduc Rosemont-Van Horne. L’évènement a été organisé conjointement par trois organismes (les Amis du Champ des Possibles, Mémoire du Mile End et la Société de développement environnemental de Rosemont), ainsi que par plusieurs partenaires locaux. Le projet a transformé le viaduc, s’imposant comme une importante barrière physique dans le paysage urbain, en une promenade animée où un ensemble d’installations éphémères ont rendu hommage au patrimoine ferroviaire montréalais.

Un processus participatif qui revendique le droit à la ville

Ce projet d’urbanisme tactique a visé la réappropriation d’une infrastructure routière pour questionner la place des voitures en ville et le droit des communautés locales à s’impliquer dans la réalisation d’un projet collectif. C’était la première fois à Montréal où l’on détournait un pont de transit pour le transformer en lieu public, la principale force du projet Viaduc 375 résidant dans la participation des communautés locales tout au long du processus.

Issu de plusieurs consultations et ateliers auprès de citoyen.nes et de professionnel.les de l’urbain, ce projet créatif s’est enrichi, entre autres, d’un grand défilé costumé, de panneaux historiques, de plusieurs œuvres d’art, d’un restaurant perché et de projections artistiques nocturnes. Dans le but d’aller plus loin, l’organisation propose de réduire le flux automobile afin de consacrer à long terme une portion du viaduc à un espace de promenade au bénéfice des résidentes et des résidents.

Un projet qui fait évoluer les perceptions

Au-delà des nombreux défis techniques liés à sa réalisation, le succès du projet Viaduc 375 aura permis d’amener le public ainsi que l’administration municipale à porter un regard neuf sur cette infrastructure routière.

L’avenir de ce viaduc faisant état actuellement d’une planification, ce projet d’urbanisme tactique est arrivé à point pour stimuler la réflexion. Cette approche hautement transférable, peu coûteuse et à grand impact peut certainement inspirer l’émergence de nouveaux modèles de réappropriation citoyenne.

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Alice Miquet, urbaniste-stagiaire

Plan lumière de la capitale à Ottawa

Une vision du territoire nocturne

© Lumipraxis stratégie lumière pour la CCN, 2018.

En raison des nouvelles technologies et de leur coût moindre, la région de la capitale du Canada fait face à une augmentation de projets de mises en lumière de tous types et de toutes envergures. Pour s’assurer de la mise en valeur du caractère naturel et culturel nocturne, la Commission de la capitale nationale (CCN) a mis sur pied un plan lumière directeur guidant ces initiatives. En se dotant de cet outil, la CCN souhaitait orienter la conception et l’évaluation de ces projets dans une vision globale plutôt que de traiter des projets isolés sans fil conducteur.

Mettant en œuvre plusieurs objectifs, l’ensemble du document a pour but d’embellir et de sécuriser la région après la tombée de la nuit, de la rendre plus agréable et de forger l’identité du lieu.

Un projet participatif à la jonction de multiples disciplines

Le Plan lumière aborde un domaine émergent de la lumière et de son potentiel qui est l’intersection de l’urbanisme, du design urbain, de l’architecture, de l’art visuel et de l’ingénierie. Développé en collaboration avec la Ville de Gatineau, la Ville d’Ottawa, ainsi qu’avec une gamme de parties prenantes publiques et privées, sa méthodologie a été élaborée sur la base d’une approche très participative : conférence, atelier public, codesign, marches nocturnes, sondage en ligne, etc. Elle a également été adaptée afin de mettre l’accent sur la sensibilisation des parties prenantes. Ainsi, une base de connaissance plus solide a été créée, contribuant à un intérêt grandissant par rapport au domaine de la lumière.

La lumière planifiée dans tous ses états

Le plan traite de l’éclairage privé et public, de l’éclairage fonctionnel, artistique, évènementiel et des moyens de réduire les nuisances sur l’environnement. Il définit un « concept d’illumination » qui établit les grandes lignes de la scénographie nocturne globale. Aussi, afin d’illustrer visuellement l’impact que le plan pourrait avoir sur les panoramas nocturnes de la région, ce dernier présente des rendus d’inspiration permettant la compréhension de tout un chacun.

Outil et guide sur la mise en lumière d’un territoire et du cadre bâti (édifices, art public, places publiques, etc.), le plan a déjà généré plusieurs retombées positives sur la région depuis son adoption en 2017, à savoir des projets tels que des espaces publics, édifices, parcs et sentiers.

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Lucie Bureau, urbaniste
Directrice, Planification à long terme et transport, Commission de la capitale nationale