Sous les Pavés

Activité de dépavage à l’école primaire Jonathan. Photo: Jonathan Bélisle

Sous les pavés est un projet qui vise à déminéraliser à la main et de manière participative une douzaine d’espaces publics dans au moins six régions du Québec d’ici 2020. Il engage les communautés et les citoyens à adopter des pratiques inspirantes d’adaptation aux changements climatiques.

Sous les pavés est une initiative du Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM), inspirée du projet Depave Paradise, réalisé par Green Communities Canada, de Depave aux États-Unis, ainsi que de l’approche d’urbanisme participatif du CEUM.

Les 12 projets Sous les pavés sont réalisés par des partenaires locaux accompagnés d’un soutien financier, technique et stratégique fourni par le CEUM. Le succès de ces projets repose sur l’apport d’un grand nombre de citoyens engagés à toutes les étapes, avec l’appui d’entreprises, d’organismes et de municipalités. C’est ensemble que nous libérerons le sol pour en faire des espaces publics vivants!

Contrer la minéralisation des villes

L’urbanisation a entraîné la minéralisation des espaces publics et privés en ville. Les surfaces pavées ont plusieurs impacts environnementaux et économiques néfastes :

  • interruption du cycle naturel de l’eau;
  • redirection des eaux de ruissellement vers les infrastructures publiques;
  • augmentation des coûts de traitement des eaux et d’entretien des infrastructures municipales.

Un projet citoyen

Sous les pavés propose de mobiliser les citoyens en remplaçant des zones pavées par des infrastructures vertes à l’aide d’activités participatives de dépavage. Ces actions permettent de sensibiliser le public, de mobiliser des commanditaires et d’interpeller les médias et les décideurs en plus de les inspirer à mettre en place davantage de mesures d’élimination des surfaces imperméables.

Les objectifs du projet sont de :

  • réduire les espaces minéralisés;
  • réduire le volume des eaux de ruissellement envoyé aux égouts;
  • sensibiliser les décideurs locaux et les propriétaires aux défis de la gestion des eaux pluviales posés par les surfaces imperméables;
  • favoriser la réappropriation des espaces publics par les communautés;
  • aménager des espaces chaleureux, fonctionnels et durables;
  • mobiliser et développer le pouvoir d’agir des citoyens sur les changements climatiques par la planification urbaine participative;
  • consolider le capital social dans les communautés à travers l’action collective.

Un exemple d’intervention est la transformation des abords du Gîte Ami est situé dans la ville de Gatineau, sur l’île de Hull. Il s’agit d’un centre d’hébergement communautaire qui vient en aide aux personnes en situation d’exclusion sociale et d’itinérance. En comptant les employés, environ 500 personnes fréquentent le centre chaque année. Le projet a permis de transformer les espaces de détente extérieurs du bâtiment.

Documentation

Document de projet

Le gîte ami

Urbaniste impliqué

Mikael St-Pierre, no. 1660

Organisation ayant réalisé le projet

Centre d’écologie urbaine de Montréal

3516 avenue du Parc

Montréal, Québec H2X 2H7

Canada

Partenaires

Gabriel Noël-Letendre, chargé de projet en développement du milieu

Alix Taylor, manager, Water Programs

Green Communities Canada

La promenade de la Grave de Percé

La promenade de la Grave de Percé.  Photo: Ville de Percé

Depuis le début des années 2000, Percé est témoin du processus des changements climatiques. Le couvert de glace est graduellement disparu ce qui a permis une accélération de l’érosion côtière due aux tempêtes, aux vagues et vents de plus en plus forts. Ces facteurs ont contribué de façon irréversible à la destruction de la promenade et de la côte, menaçant plusieurs bâtiments historiques. En janvier 2017, le gouvernement du Québec accorde une aide exceptionnelle pour procéder aux travaux de réfection.

Le projet est une réussite de restauration côtière durable et de réfection d’infrastructures récréotouristiques, respectueuse des aspirations locales, du paysage et des valeurs du milieu. Réalisé en un temps record de 18 mois, le projet a intégré un processus de consultation publique et de design évolutif continu. Aujourd’hui, le site a été adopté par la population régionale comme le lieu de rencontre et sert d’exemple comme un des premiers projets canadiens d’adaptation côtière aux impacts des changements climatiques selon une approche durable de recharge de plage s’intégrant harmonieusement au littoral.

AECOM a œuvré avec la Ville de Percé et l’équipe pluridisciplinaire dès le début du mandat, et a participé aux consultations publiques par des présentations à l’aide de croquis, plans et simulations visuelles. Outre une approche créative de berges naturelles et d’un design durable, les architectes paysagistes ont su capter l’esprit du lieu et les valeurs gaspésiennes par des référents culturels permettant aux résidents de se reconnaitre dans leur promenade.

Terminée à l’été 2018 au coût de près de $ 20 millions, la promenade de la Grave s’appuie sur une technique de recharge de plage qui a nécessité plus de 9300 voyages de galets et de pierres permettant de recréer un paysage côtier durable.

Terminée à l’été 2018 au coût de près de $ 20 millions, la promenade de la Grave s’appuie sur une technique de recharge de plage qui a nécessité plus de 9300 voyages de galets et de pierres permettant de recréer un paysage côtier durable.

La plage réhabilitée, la végétalisation de la rive avec des espèces indigènes, la promenade de bois intégrant plusieurs placettes de contemplation et la création de deux espaces publics ont contribué à réanimer le site. Des « bancs mémoires », des panneaux de photos historiques, un rappel des pêches et du contexte maritime intégré dans la signalisation, une ligne de brumisateurs qui recrée les matinées maritimes et l’éclairage contrôlé des lieux sont toutes des interventions caractérisant un design sensible en respect de l’unicité du paysage et en conformité aux valeurs percéennes.

Le projet est récipiendaire de quatre prix distinctifs.

Urbaniste impliqué

Serge Poitras, no. 566

Lisa-Marie Gagnon, no. 1234

Concepteur des aménagements

AECOM Consultants Inc.

85, rue Sainte-Catherine Ouest

Montreal, Québec H2X 3P4

Canada

Carte

Maîtres d’oeuvre du projet

  • Ville de Percé
  • Lisa-Marie Gagnon
  • Ghislain Pitre, Directeur du service d’aménagement et d’urbanisme
  • Félix Caron, directeur général

Partenaires

  • Ville de Percé
  • Tetra Tech – Ingénierie et direction de projet
  • Équipe AECOM
  • Jean-François Rolland, architecte paysagiste
  • Aline Gravel, architecte paysagiste
  • Alexandre Parent, architecte paysagiste

Photos

Lachine-Est : De la mobilisation citoyenne pour un ÉcoQuartier au partenariat Lachine-Strasbourg

Des membres de l'exécutif de l'organisme Imagine Lachine-Est avec Alain Jude, maire adjoint de Strasbourg et Maja Vodanovic, mairesse de Lachine.

Des membres de l’exécutif de l’organisme Imagine Lachine-Est avec Alain Jude, maire adjoint de Strasbourg et Maja Vodanovic, mairesse de Lachine. Photo: Pascale Lefebvre-Ouellet

Quand des citoyens et des spécialistes en urbanisme ont fondé Imagine Lachine-Est en 2015, ils étaient préoccupés par l’avenir d’un des plus grands projets de redéveloppement montréalais : absence de vision tout comme de processus participatif. Après trois ans de mobilisation citoyenne et une élection municipale qui a brassée les cartes, l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) amorçait fin 2018 une consultation sur le projet de Lachine-Est. Il s’agissait d’une démarche historique, réalisée en amont du projet.

La genèse du projet

Afin de contribuer à alimenter la réflexion des citoyens dans cette importante démarche, six organisations communautaires, avec l’appui de l’arrondissement de Lachine, ont jumelé leur effort pour organiser le « Sommet de Lachine-Est ». Ce colloque, présenté sur le thème « L’ÉcoQuartier d’aujourd’hui, la ville de demain » était une initiative d’Imagine Lachine-Est et de la Coalition climat Montréal, réalisé avec la collaboration de Concert’Action-Lachine, du Groupe de recommandations et d’actions pour un meilleur environnement (GRAME), de Revitalisation Saint-Pierre ainsi que de la Corporation de développement économique et communautaire (CDEC) LaSalle-Lachine.

L’événement

Cet événement a rassemblé plus de 200 participants samedi le 9 mars 2019 au Centre culturel Guy-Descary de Lachine. Réunissant une vingtaine de conférenciers, qui ont animé quatre ateliers, l’événement visait à s’inspirer des meilleures pratiques pour le futur développement de Lachine-Est, tout en dressant les bases d’un futur programme d’aménagement « ÉcoQuartier » montréalais. Parmi les conférenciers, soulignons particulièrement M. Alain Jund, adjoint au maire de Strasbourg en charge de l’Urbanisme et de la Transition énergétique ainsi que président de la Commission nationale ÉcoQuartier française et M. Christian Yaccarini, Pdg du projet Technopole Angus. Le séjour de M. Jund a d’ailleurs été maximisé, avec plusieurs rencontres de travail ainsi qu’une conférence donnée à l’UQAM le 11 mars.

Les suites du Sommet

Le partenariat entre la société civile et l’arrondissement de Lachine pour une nouvelle gouvernance et un meilleur processus participatif inclut également la création le 17 janvier 2019 par les groupes communautaires de l’Atelier Lachine-Est.

Puis, le 14 avril 2019, présentation d’une conférence donnée conjointement par Maja Vodanovic, mairesse de Lachine et Jean-François Lefebvre, président d’Imagine Lachine-Est au Centre canadien d’architecture (Conférence A nous les quartiers) : annonce d’un partenariat entre Lachine et Strasbourg pour appuyer la mise en place d’un ÉcoQuartier dans Lachine-Est.

Finalement, la démarche de Lachine-Est a été choisie comme sujet de recherche du Climate Living Lab, une collaboration d’Ouranos et de la ville de Montréal.

Urbaniste impliqué

David Dumoulin, urbaniste-stagiaire

Organisation ayant réalisé le projet

Imagine Lachine-Est

184 rue Saint-Antoine

Lachine, Montréal, Québec, Montréal H8S 1R9

Canada

Carte

Partenaires

Arrondissement de Lachine

Imagine Lachine-Est

Coalition climat Montréal

Concert’Action-Lachine

Groupe de recommandations et d’actions pour un meilleur environnement (GRAME)

Revitalisation Saint-Pierre

Corporation de développement économique et communautaire (CDEC) LaSalle-Lachine

Photos

Système d’évaluation en développement durable de Brossard

TRANSFORMER UNE BANLIEUE EN VILLE URBAINE DURABLE
© Devimco, 2017.

Brossard est en effervescence : de nombreux projets de développement et de redéveloppement majeurs sont amorcés sur l’ensemble du territoire, sans compter les projets d’intérêt régionaux que sont le REM et le nouveau pont Champlain! La Ville a donc voulu saisir l’opportunité qui se présentait afin de repenser la conception des projets tout en s’assurant que ceux-ci contribuent davantage au développement durable de son territoire. La technique usuelle d’un PIIA permet d’assurer un encadrement qualitatif des projets selon des critères d’implantation et d’intégration architecturale, mais ne permet pas d’encadrer l’impact environnemental de ces projets sur leur milieu d’insertion. La recherche d’un mécanisme d’évaluation des projets le permettant s’est imposée.

Le SEDD, un levier pour le redéveloppement durable de Brossard

Il est rapidement devenu évident que les processus de certification existants étaient mal adaptés à la résolution des problématiques affectant spécifiquement la banlieue. Parallèlement, il importait d’intervenir au moment de la conception des projets et de permettre aux acteurs que sont le CCU et le conseil municipal de bénéficier d’un outil d’aide à la décision. Ce constat a amené la Ville de Brossard à mettre en place son propre système d’évaluation, en complémentarité avec les différents outils réglementaires déjà en place.

Au terme d’un processus de réflexion et de recherche, le nouveau Système d’évaluation en développement durable (SEDD) a été élaboré conjointement par la Ville de Brossard et Lemay. Inspiré du LEED-AQ, l’outil est adapté au contexte d’une ville de la périphérie de Montréal et de ses problématiques particulières.  Le SEDD a pour but d’amener les promoteurs à revoir leurs pratiques, afin qu’ils conçoivent leurs projets en intégrant davantage les principes du développement durable. La grille d’évaluation d’un projet comprend divers crédits. Les promoteurs ont la liberté de choisir ceux sur lesquels ils souhaitent concentrer leurs efforts, tant qu’ils respectent le seuil minimal prescrit. Les crédits clairement identifiés et répartis dans cinq catégories (lotissement, implantation, architecture,  aménagement de terrain et participation citoyenne) ont été insérés à même le règlement sur les PIIA, dans les rubriques auxquelles ils sont rattachés. Ce système est une première au Québec, et quelques mois seulement apres son adoption, des modifications dans les façons de faire ont déjà été observées et des solutions novatrices ont été proposées, ce qui lui annonce un avenir très prometteur!

CONTACTS

Marie-Claude Aubin, urbaniste
Associée et directrice planification urbaine, Lemay

Marianne Desfossés, urbaniste 
Chargée de projets à la ville de Brossard

Propositions d’aménagement par les élèves de la Shawinigan High School

IMPLICATION JEUNESSE EN COLLABORATION AVEC LA VILLE DE SHAWINIGAN
© Ville de Shawinigan, 2015.

Chaque année depuis 2008, les élèves de 5e?secondaire de la Shawinigan High School élaborent des propositions d’aménagement pour leur ville en collaboration avec des professionnels de la Ville de Shawinigan.

Pour concrétiser le thème «?Penser globalement, agir localement?» du cours Monde contemporain, l’enseignante a sollicité une urbaniste de la Ville de Shawinigan pour guider ses élèves dans une réflexion globale autour d’une problématique urbaine. Ainsi, il leur est demandé de faire des propositions d’aménagement pour un espace urbain à réhabiliter à proximité de l’école.

Immersion dans un processus de conception urbanistique

Les élèves, par groupes, commencent par faire des recherches sur les principaux thèmes liés à la ville, à savoir l’environnement, l’énergie, l’urbanisme, la vie communautaire et la population. Puis, des professionnels (urbaniste, historien et biologiste) font des conférences en classe pour présenter leur profession et les enjeux urbains actuels. Ensuite, les élèves se rendent sur le site à réhabiliter pour réaliser le diagnostic et appréhender les problématiques in situ. Après quelques séances en classe, ils développent, en équipe, des propositions d’aménagement pour le site étudié. Une première présentation en classe a lieu, ce qui leur permet d’améliorer encore plus le concept.

Au terme du projet, les élèves présentent leurs propositions d’aménagement devant le maire, les conseillers municipaux, les membres du comité consultatif d’urbanisme et d’autres invités en lien avec la problématique étudiée. Cette présentation est le point d’orgue de leur travail, et le maire commente chaque projet en insistant sur leurs aspects innovants.

La Ville de Shawinigan s’implique dans cette activité en mettant son personnel à la disposition des élèves pour des rencontres avec les urbanistes, les techniciens pour la production de cartes ou encore le Service des communications. Certaines propositions d’aménagement ont été retenues par les équipes de la Ville, qui les ont approfondies et appliquées sur le territoire. C’est une façon originale et efficace d’impliquer la prochaine génération dans la vie de leur ville et de leur donner des clés pour comprendre l’urbanisme et les enjeux qui en découlent.

CONTACT
Suzanne Marchand, urbaniste
Directrice du Service de l’aménagement et de l’environnement, Ville de Shawinigan